Carnivores

Genre : Thriller
Sortie le : 28/03/2018 (01H26)
Réalisateur : Jérémie et Yannick Renier
Acteurs : Leïla Bekhti, Zita Hanrot, Bastien Bouillon…

Mona rêve depuis toujours d’être comédienne. Au sortir du Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Sam, sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient rapidement une actrice de renom. À l’aube de la trentaine, à court de ressources, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur qui, fragilisée par un tournage éprouvant, lui propose de devenir son assistante. Sam néglige peu à peu son rôle d'actrice, d'épouse, de mère et finit par perdre pied. Ces rôles que Sam délaisse, Mona comprend qu'elle doit s'en emparer.

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Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 12/03/2018

Appelée à Renier

Carnivores, le premier film de Jérémie et Yannick Renier, est avant tout une histoire de famille. Ou plutôt des histoires de familles s’enquillant comme des poupées russes. Puisqu’outre les frangins derrière la caméra, on retrouve une autre fratrie belge à la production, les Dardenne. Tandis qu’à l’écran, c’est de la relation trouble entre deux sœurs dont il est question. Interprétés par Zita Hanrot et une excellente et ombrageuse Leïla Bekhti, ces énigmatiques personnages féminins donnent vie avec brio à un drame déconcertant dans lequel la cellule familiale explose. Finissant par représenter un danger. Dans ce thriller psychologique à flux tendu, les cinéastes explorent un univers qu’ils connaissent bien, celui du cinéma. Et abordent le thème de la rivalité, de la jalousie, du désir entre deux sœurs qui exercent le même métier. Là encore, une thématique pas si éloignée de leur propre histoire. De quoi expliquer sans doute l’efficacité de ce premier long métrage qui sonne juste et atteint sa cible. Si l’amorce peut apparaître un peu longuette, crescendo, la pression s’accroit. Une chape de plomb envahit la salle et l’on s’enfonce irrémédiablement un peu plus chaque seconde au fond de son siège. Happé par une sorte de sidération face à la tragédie qui se dessine sous nos yeux. Le dénouement sonne alors comme une apothéose : inquiétant, étouffant et amoral. Machiavel aurait apprécié. Tout du long, l’esthétique épurée, froide et très léchée participe aussi au rendu assez hypnotique et intrigant de ce film de genre sombre, voire même carrément noir. En bref, c’est avec talent et maîtrise que les Renier effectuent leur premier passage derrière la caméra. Reste à voir si ceux-ci sauront régner dans les salles.                    

Mathieu Perrichet


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