Marche ou crève

Genre : Drame
Sortie le : 05/12/2018 (01H25)
Réalisateur : Margaux Bonhomme
Acteurs : Diane Rouxel, Jeanne Cohendy, Cédric Kahn…

Elisa, une adolescente fougueuse et passionnée, veut profiter de l’été de ses 17 ans sur les pentes escarpées du Vercors où elle a grandi. Mais sa mère quitte la maison et la laisse seule avec son père pour s’occuper de sa sœur handicapée. Une responsabilité de plus en plus lourde qui la fait basculer de l’amour à la haine, jusqu’à perdre pied.

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Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 19/11/2018

A fleur de peau

Pour son premier long métrage, la réalisatrice Margaux Bonhomme invite le spectateur dans l’intimité d’une famille qui perd pied. Une famille dans laquelle Elisa, jeune ado qui ne demande qu’à profiter de la vie, se retrouve contrainte de s’occuper de sa sœur handicapée pour épauler son père, après que sa mère ait quitté le navire. Plongé dès les premières secondes dans le vif du sujet, on se voit happé par ce quotidien qui a quelque chose d’oppressant, de stressant, de pesant. A travers la palette d’émotions ressenties par Elisa - joie, peine, douleur, incompréhension, exaspération, épuisement, abattement, etc – le public vit pleinement ce drame tant il est aisé de s’identifier à elle. Un tour de force réussi grâce à l’immense talent de l’actrice Diane Rouxel, omniprésente, qui illumine ce film. Proposant un personnage intense, qui se retrouve à devoir supporter un « fardeau » bien trop lourd pour les frêles épaules d’une ado, et qui se sent de plus en plus seule et démunie. On est admiratif face à tant d’amour et de dévouement. On est compréhensif face à tant de tristesse et de désoeuvrement. En face d’elle, la comédienne Jeanne Cohendy livre une prestation époustouflante, une performance de très haut niveau pour incarner Manon, cette sœur handicapée. On saluera ainsi la parfaite direction d’acteurs de Margaux Bonhomme. Au fil du film, il devient clair que l’équilibre précaire sur lequel cette famille s’est construite semble de plus en plus instable. De quoi apporter un peu plus de nervosité à l’atmosphère ambiante. A l’arrivée, on applaudit des deux mains la façon qu’à la cinéaste de montrer le handicap sans concession, sans arrondir les angles, de façon frontale et hyper réaliste. Et si cela peut parfois sembler dérangeant, c’est que cela est d’autant plus nécessaire. Puissant, violent, prenant, interloquant, émouvant, attendrissant, Marche ou crève s’avère être une superbe histoire d’amour qui prend aux trippes et parle au cœur.                         

Mathieu Perrichet


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