People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 24/01/2017

Rencontre avec Julien Arruti, Elodie Fontan et Philippe Lacheau

On ne change pas une équipe qui gagne ! Après le succès des deux Babysitting, Philippe Lacheau revient derrière et devant la caméra avec Alibi.com, accompagné notamment de Julien Arruti et Elodie Fontan.

Comment est née l’idée de ce troisième long métrage ?
Philippe Lacheau : Le point de départ de ce film est assez classique. C’est en voyant un reportage à la télé en 2009 sur ces sociétés fournissant des alibis que l’on a pensé par la suite à en faire un film. Ces entreprises existent vraiment et on a trouvé ça tellement fou, immoral et politiquement incorrect que l’on s’est dit que c’était un super sujet pour une comédie.

Une fois encore vous parvenez à réunir une flopée de guests…
Philippe Lacheau : On ne savait pas dès l’écriture que tous les guests que l’on voit dans le film – La Fouine, Kad Merad, Norman Thavaud, JoeyStarr, Samy Naceri, Chantal Ladesou, Michèle Laroque… - seraient présents. On avait l’espoir d’en avoir mais pas forcément à ce point. Là, on est vraiment très contents. On a eu tout ceux que l’on voulait et c’est franchement inespéré. D’autant qu’ils ont tous accepté immédiatement. En ce qui concerne JoeyStarr, pour être honnête, on n’y avait même pas vraiment songé tellement ça nous semblait impensable. Finalement, c’est notre directrice de casting qui l’a proposé et il a accepté sans souci. C’est un excellent acteur et quelqu’un qui a beaucoup d’autodérision. Quant à Didier Bourdon, pour moi, c’est l’un des meilleurs dans son genre, je l’adore. Et Nathalie Baye, contrairement à l’étiquette qu’on lui colle, est une comédienne qui adore se marrer, ne pas se prendre au sérieux. Franchement, on a une chance folle d’avoir autant de gens aussi talentueux qui jouent pour nous à chaque fois. Et notamment certains dont on était fans étant plus jeunes. C’est un honneur et une fierté.

D’ailleurs Elodie Fontan, qu’est-ce que cela fait d’avoir pour parents et partenaires Nathalie Baye et Didier Bourdon ?
Elodie Fontan : C’est que du bonheur. Mais en fait, dès le premier film dans lequel j’ai joué, Le plus beau métier du monde, j’avais pour parents des comédiens super connus puisqu’il s’agissait de Gérard Depardieu et Michèle Laroque. Cela étant, comme je n’avais que 9 ans dont je ne m’en suis pas vraiment rendue compte. Puis, dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, cette fois-ci mes parents n’étaient autres que Chantal Lauby et Christian Clavier. Donc je dois avouer qu’à chaque fois je suis plutôt gâtée concernant mes parents au ciné. Je suis bien entourée. Et ce sont toujours des personnes vraiment bienveillantes.

Après les deux Babysitting coréalisés avec Nicolas Benamou, il s’agit de votre première réalisation seul. Qu’est-ce que cela a changé pour vous ?
Philippe Lacheau : Cela n’a pas changé grand chose car on avait beaucoup de gens de la même équipe que pour Babysitting sur le plateau. Du coup, cela s’est fait de manière plutôt naturelle. On a retrouvé des automatismes. J’étais vraiment bien entouré.

Mais après le succès populaire de vos deux premiers films, cela ne vous a t-il pas mis un peu plus de pression ?
Philippe Lacheau : C’est vrai qu’après ça, on a forcément un peu la pression car on sait que l’on est attendu au tournant et on ne veut surtout pas décevoir notre public. Mais comme on a la chance d’écrire nos propres films, d’imaginer nos propres rôles, on s’éclate à mettre des choses que l’on aime vraiment, qui nous font rire. On se fait kiffer et à partir de là, on sait que l’on a fait du mieux que l’on pouvait.

Justement, comment s’est passée l’écriture du film ?
Julien Arruti : On a écrit le film à trois et cela s’est fait de manière assez scolaire comme à notre habitude. On se retrouvait chez Philippe le matin et on travaillait tout la journée avec une petit pause goûter. Après, ça dépendait des jours. Parfois, on avait plein d’idées qui arrivaient presque toutes seules. D’autres fois, c’était plus laborieux.
Philippe Lacheau : On a été très exigeants dans l’écriture car écrire une comédie est quelque chose de vraiment pas évident. D’ailleurs, tout est plutôt très écrit avec nous. Il n’y a pas trop de place à l’impro.
Elodie Fontan : Je dois dire que je les ai vu travailler et ils sont très perfectionnistes et rigoureux lorsqu’ils écrivent. Ils ont fait attention à ce que ce soit rythmé, à ce que chaque personnage ait une particularité, qu’il serve à quelque chose et que le comédien n’ait pas le sentiment d’être délaissé.

Au niveau de l’humour, parfois un peu trash, vous fixez-vous des limites ?
Philippe Lacheau : On n’a pas vraiment de limite. Tant que quelque chose nous faire marrer, qu’on trouve ça drôle entre nous, on y va.
Julien Arruti : En gros, on ne s’autocensure jamais puisque si ça ne nous fait pas rire, on ne le fait pas, c’est tout.

Pourquoi avoir lâché le found footage cette fois-ci ?
Philippe Lacheau : Tout simplement car pour ce film cela ne s’y prêtait pas vraiment. Puis ça nous a permis de changer et ça a été intéressant de fonctionner autrement, en passant à un format plus classique.

Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru depuis la sortie du premier Babysitting ?
Philippe Lacheau : Avec Julien, on se connaît depuis tout petit et très jeunes on a commencé à jouer avec une caméra. On rêvait vraiment de faire du cinéma mais on ne connaissait pas du tout ce milieu, ni personne, donc ça nous semblait inaccessible. Et finalement on y est parvenu. Le fait de réaliser nos films, de jouer dedans, c’est fou. On a vraiment vécu les bons et les mauvais moments entre potes et ça c’est cool car il y a eu des périodes vraiment difficiles. Mais depuis Babysitting, on a l’impression de vivre dans un rêve que l’on étire toujours plus. Après, on sait que l’on n’est pas arrivé jusque là par hasard. On a su provoquer notre chance et on a vraiment bossé.

Vous verriez-vous faire autre chose que de la comédie ?
Philippe Lacheau : Pour ma part, je ne me projette pas du tout autre part que dans la comédie aujourd’hui. Ce qui me plait c’est de donner du bonheur, rendre joyeux les gens autant que je le peux. Il y a quelque chose de vraiment jouissif dans le fait de faire rire le public. Donc, même si en France la comédie n’est pas considérée à sa juste valeur par le milieu, peu importe. Les récompenses ne m’intéressent pas.
Julien Arruti : Je suis du même avis que Philippe. Tout pareil.
Elodie Fontan : Moi, en tant que comédienne, j’ai envie de m’essayer à plusieurs genres. J’aimerais explorer l’action et surtout le thriller. J’ai envie de jouer des personnages vraiment différents, d’apprendre des choses… C’est justement ce qui est canon dans notre métier. D’ailleurs, ce qui m’a plu avec le personnage de Flo que je joue dans Alibi.com et qui est qui est à la fois pétillante et à cheval sur certains principes, c’est qu’il m’a permis de jouer toute une palette de choses intéressantes. C’est le genre de trucs que les comédiens apprécient particulièrement.

Quelles sont vos références en particulier ?
Philippe Lacheau : J’adore les films de Francis Veber avec Pierre Richard. Ce sont eux qui m’on donné envie de faire ce métier lorsque j’étais petit et que je voyais mes parents morts de rire devant la télé. Ensuite, il y a évidemment les frères Farrelly, avec Mary à tout prix en particulier qui a été une claque pour moi quand je suis allé le voir. Ce film m’a fasciné. Puis, Les Nuls, Les Inconnus et Le Splendid ont influencé toute ma génération forcément.

Quels sont vos projets cinématographiques respectifs ?
Philippe Lacheau : Avec Julien, on reste dans la famille puisque l’on joue dans le premier film en tant que réalisateur de notre pote Tarek Boudali : Mariage (blanc) pour tous. Ca sortira en octobre et ça va être très bien. Sinon, on est déjà dans l’écriture des prochains… On a tellement voulu en arriver là, qu’aujourd’hui on est plein d’idées donc on fonce et on en profite tant qu’on le peut.
Elodie Fontan : Moi je serai à l’affiche du nouveau film de Ludovic Bernard, qui vient de réaliser L’Ascension, au côté de Florent Peyre. Ca sera au ciné l’été prochain. Et aussi dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? 2

Propos recueillis par Mathieu Perrichet

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Sortie : 15/02/2017

Greg a fondé une entreprise qui crée tout type d'alibi. Avec son associé et son nouvel employé, il élabore des stratagèmes et mises en scène imparables pour couvrir leurs clients.