People/Cinema - Posté le 13/02/2018

Rencontre avec Thierry Lhermitte et Robin Sykes

Dans un recoin du vaste hall du cinéma UGC Atlantis, autour de quelques viennoiseries et cafés chauds, le néo-réalisateur Robin Sykes et l’emblématique Thierry Lhermitte se sont livrés en toute simplicité à l’exercice de la promo pour La Finale. Un film honoré de deux récompenses lors du dernier Festival International du Film de Comédie de l’Alpe d’Huez.

Quel a été le point de départ de ce film ?
Robin Sykes : Dès le départ, l’élément le plus important, c’était le duo. J’avais en tête l’idée d’un film de type buddy movie avec deux personnes qui ne se connaissent pas, ont tout pour se détester, mais qui vont apprendre à se connaître. Ensuite, je trouvais ça drôle de parler de quelqu’un qui perd la boule. C’est un principe de comédie fort. Evidemment, l’idée n’était pas de se moquer. Je voulais faire un film positif sur cette maladie d’Alzheimer, une comédie qui donne un peu d’espoir aux personnes qui en sont atteintes et à celles qui les entourent. C’est un film qui a pour ambition de faire sourire et émouvoir.

Les références à la finale de la Coupe du Monde 98 émaillent le film. Pourquoi ?
Robin Sykes : La finale de la Coupe du Monde 98 a marqué tout le monde. Même les gens qui n’aiment pas le foot. C’est un souvenir que l’on partage tous. Je trouvais donc intéressant d’intégrer cela à l’histoire. Ce côté souvenir immuable. Dès le départ, c’est élément faisait partie du film. D’ailleurs, le personnage de Roland, plutôt sympathique, mais qui ne réalise pas les horreurs racistes, misogynes qu’il débite, a quelque peu été inspiré par Thierry Roland à qui on laisse le dernier mot dans le film.

Comment, justement, avez-vous pensé à Thierry Lhermitte pour incarner le rôle de ce grand-père malade ?
Robin Sykes : Quand on écrit, on pense à des comédiens décédés, comme ça on est sûr de ne pas être déçu. J’ai aussi pensé à Dustin Hoffman pour ce film. Mais ce n’était pas une comédie en anglais et ça semblait assez inaccessible quoi qu’il en soit. En fait, j’avais vu Thierry Lhermitte tourné dans La nouvelle vie de Paul Sneijder de Thomas Vincent, film sur lequel j’étais assistant réalisateur et c’est à ce moment que cela m’a sauté aux yeux et que je me suis dit qu’il serait formidable pour incarner le rôle. Un personnage comme celui qu’il interprète, c’et vraiment la rencontre d’un scénario et d’un acteur.

Thierry Lhermitte, qu’est ce qui vous a donné l’envie de participer à ce film ?
Thierry Lhermitte : J’aimais la manière dont l’histoire est racontée, la dramaturgie, la qualité des dialogues, la relation entre ce grand-père et son petit fils, d’abord distante puis qui connaît un rapprochement progressif. C’est un super rôle que l’on m’a confié. C’est très bien écrit. Très vrai. Il n’y a pas de fausse note. Puis, nous étions sur la même longueur d’onde avec Robin sur la manière de voir le film donc c’était idéal.

Comment vous y êtes-vous pris pour donner vie à ce personnage atteint de la maladie d’Alzheimer ?
Thierry Lhermitte : J’ai commencé par rencontrer le père d’un ami qui était alors atteint d’Alzheimer, à peu près au même stade du personnage que j’interprète. On a discuté ensemble. C’était un peu décousu mais ça m’a permis d’en savoir plus. J’avais également, de par mes engagements, déjà été plusieurs fois dans des labos de recherche notamment consacré à cette maladie.
Robin Sykes : Nous avons aussi rencontré des gens issus du milieu médical, plusieurs patients. Il était important de ne pas être dans l’erreur, de ne pas dire de contre vérité sur cette maladie.

Comment votre choix s’est-il porté sur Rayane Bensetti pour incarner JB, le petit fils ?
Robin Sykes : Je ne connaissais pas du tout Rayane Bensetti. Au départ, je pensais que nous allions procéder à un immense casting sauvage. Finalement, ce sont mes producteurs qui m’ont parlé de lui. Ils me l’ont donc fait rencontrer après avoir vu son précédent film, Tamara. Et j’ai accroché. C’est quelqu’un de solaire.  Puis, il avait le physique adéquat pour incarner le rôle de JB. Et surtout il s’agit d’un très bon acteur.
Thierry Lhermitte : C’est effectivement un excellent comédien. Il est dans la vérité tout le temps. Il ne triche pas. C’est très plaisant de jouer avec lui.

Quelles sont vos références cinématographiques ?
Robin Sykes : Je suis un vrai cinéphile et s’il fallait que je parle de mes inspirations, nous en aurions pour la journée. Mais pour cette comédie, le cinéma que j’avais le plus en tête est celui de Richard Curtis (Love Actually, Coup de Foudre à Notting Hill, Bridget Jones, etc). Un cinéma où l’on va chercher l’émotion, la sincérité au fond des personnages, sans avoir de punchline toutes les deux minutes.

Quels sont vos projets respectifs ?
Robin Sykes : J’adorerais faire un deuxième film très rapidement, mais c’est un peu précipité pour le moment.
Thierry Lhermitte : Je n’ai pour l’instant rien signé de nouveau, donc tant que ce n’est pas signé, rien n’est fait.

De façon générale, qu’est ce qui vous pousse à accepter un rôle ?
Thierry Lhermitte : J’attends d’être étonné d’un rôle, d’un scénario. C’est la qualité qui compte. Peu importe le personnage ou le genre. Drame ou comédie, je ne fais pas de différence. En tant qu’acteur, je dois jouer une symphonie en donnant le meilleur de moi-même. Le reste, c’est le job du metteur en scène. Si l’on est sur la même longueur d’onde avec le réal, c’est parfait.

Propos recueillis par Mathieu Perrichet

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Sortie : 21/03/2018

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