Au bout du Tunnel

Al Final del Tunel
Genre : Thriller
Sortie le : 26/04/2017 (02H00)
Réalisateur : Rodrigo Grande
Acteurs : Leonardo Sbaraglia, Clara Lago, Pablo Echarri

Joaquin est un ancien ingénieur informaticien en fauteuil roulant depuis 6 ans, il est seul dans sa grande maison hormis la présence de Casimiro, son chien grabataire. L'homme un peu bourru et renfermé a l'esprit bricoleur mais aussi un peu paranoïaque, il écoute ce qu'il se passe chez ses voisins avec un système de micro dans les murs. Il passe ses journées à la cave à écouter les enregistrements. Il faut dire que quelque chose se trame juste à côté et tout ça n'a pas l'air très légal.

Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=B5jTt241zj8



Critique

Par Jean-Marc Vigouroux - posté le 25/01/2018

La cave se rebiffe

Injustement promis à une sortie hexagonale en DTV (le 26 avril prochain chez Koba Films), Al Final del Tunel est l’un des plus gros succès du box-office argentin. Et pour cause, Rodrigo Grande s’appuie sur une petite merveille de scénario, entre classicisme absolu et facteurs d’originalité incontestables, qui appuie délicieusement sur nos nerfs découpés à vif. Imaginez un instant : un ingénieur informatique (Leonardo Sbaraglia, Les Nouveaux Sauvages), paraplégique depuis six ans, vit seul dans le musée de ce qui fut autrefois sa vie de famille. Quand déboulent dans sa vie morne (et sa maison à trois étages largement inhabitée) une strip-teaseuse (Clara Lago, formidable) et sa fille mutique, censément en recherche urgente d’un logement. Alors que la colocation semble lui promettre un retour progressif à l’espoir d’une vie à plusieurs, Joaquin, devenu un rien paranoïaque avec le temps, surprend qu’un casse se prépare depuis la cave de la bâtisse d’à-côté. Un braquage dont le tunnel qui mène à la banque passe juste en dessous de son atelier. Et s’il se servait au passage ? Une aubaine pour qui voudrait refaire sa vie… sauf que le coup est visiblement fomenté par le boy-friend sociopathe de cette mère de famille qui vit désormais chez lui… Hitchcockien à souhait, Au bout du tunnel nous parle avant tout du retour à l’action d’un homme impuissant qui, par la restauration des instincts les plus vils au service d’un projet de famille rebooté, prend à nouveau sa place d’être humain, de mari et de père. En ce sens, tout lui sera pardonné par le spectateur, qui passe par tous les stades du spectre émotionnel, grâce à une caractérisation minutieuse de tous les personnages (et il y en a plus que le pitch le laisse supposer) de ce thriller noir-amer. Une très grande réussite narrative doublée d’un plaisir de cinéphile de bout en bout, dont les ressorts dramatiques, thématiques et référentiels sont autant de tiroirs explorés avec soin, très logiquement couronnée du prix du meilleur thriller par le jury du 35ème BIFFF. Chapeau bas !

Jean-Marc Vigouroux

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Prix du meilleur thriller au 35ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.


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