Johnny Frank Garrett’s last word

Genre : Epouvante
Sortie le : 09/04/2017 (01H35)
Réalisateur : Simon Rumley
Acteurs : Cassie Shea Watson, Dodge Prince, Erin Cummings

1981. Alors que la ville d’Amarillo s’apprête à fêter Halloween, une nonne de 76 ans est violée, étranglée, frappée et poignardée à mort. Très vite, un suspect est arrêté : Johnny Frank Garrett. Du haut de ses 18 ans et de son Q.I. à deux chiffres, il a la gueule de l’emploi idéale...



Critique

Par Jean-Marc Vigouroux - posté le 24/04/2017

Cracher sur vos tombes...

Aussi improbable que cela puisse paraître, Johnny Frank Garrett’s Last Word, qui a déjà fait l’objet d’un documentaire en 2008, s’inspire de faits réels : ledit Johnny Frank Garrett, exécuté après un long séjour dans le couloir de la mort alors qu’il a toujours clamé son innocence, avait rédigé une ultime lettre (qu’on peut entendre dans le générique de fin du film) condamnant les personnages-clés de son procès manifestement à charge, ainsi que leurs enfants, à une mort certaine. Et, contre toute attente, plus d’une quinzaine d’entre eux sont effectivement décédés de mort violente, accidentelle ou de maladie, de son ancienne maîtresse d’école aux avocats, en passant par la journaliste de NBC qui couvrait le procès et certains jurés. Si Simon Rumley (ABC’s of Death) tient ici un sujet en or, il ne choisit jamais entre mise en scène de fiction et tentation documentaire. D’où un film foutraque, d’où émergent de belles reconstitutions de cette communauté croyante des années 80, une approche épileptique du montage (mais épuisante sur la durée) et quelques scènes-choc qui laissent un temps le choix au spectateur entre pur film de malédiction et culpabilité collective qui vire à l’effet malebo. Attachant à plus d’un titre, la surenchère formelle permanente de Johnny Frank Garrett’s Last Word abrutit toutefois rapidement les plus convaincus, les effets visuels chocs, la bande-son agressive et un étalonnage sans nuances noyant le tout dans un maelstrom qui éteint le potentiel narratif. Dommage.

Jean-Marc Vigouroux

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En Compétition internationale du 35ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.