Tag

Riaru onigokko
Genre : Horreur
Sortie le : 07/04/2016 (01H25)
Réalisateur : Sono Sion
Acteurs : Reina Triendl, Mariko Shinoda, Erina Mano

Sur une verdoyante route de montagne, un bus transporte un groupe de lycéennes en voyage scolaire. Alors qu'elles bavardent joyeusement, une attaque surnaturelle frappe le bus et le coupe en deux. Seule Mitsuko en réchappe. Sa course pour échapper au danger se transforme en marathon contre l'absurde...



Critique

Par Jean-Marc Vigouroux - posté le 28/04/2016

There will be Blood

Autant dire que le nouveau brûlot de Sion Sono (auteurs de cinq films en 2015 quand même) était attendu comme le loup blanc. Habitué des pitchs radicaux (Suicide Club débutait par le suicide collectif d’une ribambelle de collégiennes sous le métro), Sono se surpasse dès l’ouverture de cette nouvelle adaptation de The Chasing World de Yusuke Yamada, proprement hallucinante, sidérante, haletante : un bus entier décapité et une jeune lycéenne qui ne doit son salut qu’au chahut de ses copines qui ont fait tomber au sol le stylo avec lequel elle écrivait une poésie. Elle se penche en avant, se redresse et découvre soudain… le ciel bleu, le silence, le paysage des montagnes alentour et les corps éructant de sang de ses camarades de classe. Du jamais vu, d’autant que Tag, contre toute attente, est une co-production de majors, Shochiku et Universal. Reste que la course effrénée contre cet invisible fil à couper le beurre prend rapidement des allures de n’importe quoi : alternant retours à la normale (dans la vie quotidienne et les préoccupations de lycéennes en jupette ordinaires) et carnages intégraux, ce marabout de tripettes est sans conteste un film authentiquement punk, mêlant, au mépris de la cohérence (et de la compréhension du spectateur), des univers narratifs parallèles, des digressions métaphysiques plus ou moins abouties, un symbolisme répétitif et une résolution bancale autour du jeu vidéo. La satisfaction se niche en revanche dans le fil rouge thématique de Tag, fustigeant la trajectoire déterminée de la femme dans la société japonaise, dont la féroce castration traduit incontestablement la violence viscérale.

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En Compétition internationale du 34ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.