The Corpse of Anna Fritz

El Cadaver de Anna Fritz
Genre : Thriller
Sortie le : 06/04/2016 (01H16)
Réalisateur : Hector Hernandez Vicens
Acteurs : Albert Carbó, Alba Ribas, Cristian Valencia

Anna Fritz, une actrice célèbre à la beauté troublante, vient de décéder. Trois jeunes hommes se faufilent jusque dans la morgue où Anna repose, afin de la voir nue. Fascinés par la beauté de la jeune morte, ils décident de lui faire l'amour avant ses funérailles.



Critique

Par Jean-Marc Vigouroux - posté le 22/04/2016

L’étoile de la morgue

Le film débute ainsi : un infirmier pousse un brancard recouvert d’un linceul blanc dans les sous-sols d’une morgue et la voix off nous présente Anna Fritz. Anna est une star, une actrice de cinéma adulée, sous l’œil des photographes et du public, à la une des magazines, sur les marches du festival de Cannes. Mais Anna Fritz a été découverte morte dans son hôtel. Elle est amenée dans un hôpital tenu secret. L’infirmier range le brancard au milieu d’autres cadavres. Il soulève le drap, prend une photo avec son téléphone portable… Tout est dit en trois minutes. Ce corps inanimé de l’actrice attise toutes les convoitises, forcément. La star a failli. Le public veut sa rétribution. Après tout, c’est lui qui l’a faite star… Dans cette morgue, l’infirmier va convier deux copains. Et, contre l’avis du troisième, le meneur et l’infirmier vont violer Anna post-mortem. Sauf qu’à quelques coups de rein de la fin, Anna va se réveiller... Si la nécrophilie n’est finalement pas son sujet, Hèctor Hernández Vicens n’épargne pourtant pas le spectateur du calvaire d’Anna Fritz, avant de resserrer le récit dans un huis clos tendu (« faut-il la laisser vivre, elle que tout le monde croit morte, au risque de passer les prochaines années en prison et de déshonorer notre famille ? », appliquant au cordeau la règle du triangle dramatique : trois, c’est toujours deux contre un. Moins sulfureux qu’annoncé, porté par une performance remarquable d’Alba Ribas, The Corpse of Anna Fritz fustige frontalement la couardise et la bêtise du commun des mortels, questionne l’image de la femme (objet) espagnole et la fascination morbide pour le sordide destin des vedettes. Rien que de très classique, même si le final laisse songeur pour la suite.

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En Compétition thriller du 34ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.