Monique dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Après plusieurs années d’absence, elle voit débarquer son frère, Jacques, un bon à rien qui n’a qu’une obsession : trouver l’idée qui le rendra riche. Plus que des retrouvailles familiales, ce sont deux visions du monde qui s’affrontent.
Bande Annonce : http://www.advitamdistribution.com/films/i-feel-good/
Feel Good Movie
Depuis 2004, c’est la septième fois que les deux compères de Groland, Benoit Delépine et Gustave Kervern (Aaltra, Louise-Michel, Le Grand Soir, Saint-Amour, etc), se retrouvent derrière la caméra pour étaler sur grand écran leur humour caustique et décalé. Comme à leur habitude, avec la comédie sociale I feel good, ils dressent le portrait d’une France souvent invisible. Celle des petites gens, des marginaux, des laissés pour compte. Pour mieux dénoncer l’absurdité de notre société. A travers le personnage de Jacques, un bon à rien, chantre du libéralisme, obnubilé par l’idée de devenir riche à tout prix - Jean-Marie Messier et Bernard Tapie sont ses modèles -, les réalisateurs tirent à boulet rouge sur notre société capitaliste. Un monde où l’argent, le paraître, le chacun pour soi, règnent en maîtres. Afin de camper cet anti-héros, les cinéastes sont allés chercher l’oscarisé Jean Dujardin. Qui a l’écran fait du Jean Dujardin mais le fait bien. On décèle en effet aisément du Brice de Nice ou du OSS 117 chez ce personnage arrogant, entêté, inadapté, immature, et cependant attachant. A ses côtés, Yolande Moreau livre une prestation toujours aussi convaincante, à l’instar des autres comédiens qui complètent le casting et donnent toute sa saveur à cette satire. Avec leur ton atypique, grinçant, que l’on aime tant, Delépine et Kervern proposent une « dramédie » engagée, sans concession sur les maux de notre époque. Ils continuent ainsi de faire souffler un vent de liberté sur la comédie française, si souvent formatée. I feel good se situe sans doute un cran en dessous de Mammuth mais a le mérite d’offrir une jolie fable des temps modernes, ponctuée d’une morale dont certains feraient bien de s’inspirer par les temps qui courent.
Mathieu Perrichet