Portrait d’une femme à quatre âges de sa vie. Petite fille de la campagne, prise dans une tragique partie de cache-cache. Adolescente ballottée de fugue en fugue, d’homme en homme, puisque tout vaut mieux que le triste foyer familial. Jeune provinciale qui monte à Paris et frôle la catastrophe. Femme accomplie enfin, qui se croyait à l’abri de son passé. Quatre actrices différentes incarnent une seule et même héroïne.
Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=ANh_HEM1LNY
Quatre en une
Le réalisateur Arnaud des Pallières (Michael Kohlhaas, Poussières d’Amérique, Parc…) signe, avec Orpheline, le troublant portrait diffracté d’une femme, via son itinéraire chaotique et tragique raconté à rebours. L’histoire d’une seule femme mais de quatre personnages à des âges différents en fuite permanente et en quête de repère. Inspiré de la vie de sa co-scénariste Christelle Berthevas, ce film complexe, curieux, mais néanmoins maitrisé par un cinéaste dont on connaît la rigueur et la minutie délivre une réflexion touchante sur l’identité et sa pluralité. Et pour camper ce personnage borderline à différents stades de son existence, Arnaud des Pallières a fait appel à quatre comédiennes - Vega Cuzytek, Solène Rigot, Adèle Exarchopoulos, Adèle Haenel - possédant chacune quelque chose de magnétique, d’envoutant, voire de déstabilisant, emportant le spectateur dans des sentiments contradictoires. D’autant que la structure originale du film laisse une place intéressante à l’imagination tout au long d’un détricotage qui, peu à peu, permet de mieux comprendre l’ensemble. Au final, ce long métrage plutôt audacieux parvient à procurer une palette d’émotions hétéroclites et à surprendre grâce à une histoire intense de par sa violence et sa véracité. Tout ce que l’on demande à du cinéma en fait…
Mathieu Perrichet