Le Retour

Genre : Chronique sociale
Pays : France
Dépôt Légal : 01/02/2017
Scénariste : Bruno Duhamel
Dessinateur : Bruno Duhamel
Editeur : Bamboo Édition

Collection : Grand Angle
Format : Format normal
Pages : 92 pages
Tome : 1

Synopsis

Sur une île volcanique imaginaire, le célèbre peintre Cristóbal meurt violemment dans un mystérieux accident de voiture. Sa notoriété et son action politique donnent à cette mort un retentissement tel que la police est contrainte d’ouvrir une enquête. Le peintre a en effet réussi à se créer une véritable collection d’ennemis parmi les investisseurs et les industriels locaux et étrangers. Un inspecteur reçoit alors la lourde charge d’aller fouiller le passé de l’un des hommes les plus puissants (trop peut-être ?) de ce morceau de lave perdu au milieu des océans.

Critique

Par Nathalie Rézeau - posté le 09/05/2017

Bille en tête

Pour aborder le personnage de Manrique, artiste multifacettes viscéralement attaché à son bout de terre de lave des îles Canaries, Duhamel ne s'encombre pas des éléments biographiques. Tout est dit dans la note d'intention, déjà superbe : l'auteur a préféré fouiller la face cachée qu'il confère à tout artiste, son côté obscur, quitte à réinventer sa vie et revisiter sa légende. Ainsi naît le personnage de Cristobal, qui n'a de commun avec César Manrique que son amour pour sa terre natale et son talent, révélé dans tout ce qu'il touche. Plus royaliste que le roi, plus mégalo qu'il n'en faut et profondément jusqu'au boutiste, Cristobal incarne l'Artiste, celui qui positionne son Grand Œuvre au-delà de tout. Happé par son projet démesuré de voir son île fusionner avec sa pensée artistique, pris dans les ourlets d'une création dévorante, Cristobal est un loser magnifique, qui s'engouffre corps et âme dans une cause perdue d'avance : humaniser SA terre, là où lui-même a perdu contact avec sa propre humanité. Loin de toute vérité, mais si proche d'un univers terriblement poétique, le propos de Duhamel prend toute son ampleur, rendant un hommage personnel, quasi intime à l'oeuvre du précurseur César Manrique, ainsi qu'à tous ces artistes aux caractères aussi trempés que leurs œuvres, de Kerouac à Bukowski pour ne citer qu'eux.

Nathalie Rézeau