Souvenirs de poche

Genre : Quotidien
Pays : FR
Dépôt Légal : 01/11/2007
Scénariste : Alexandre Kha
Dessinateur : Alexandre Kha, Coloriste : Noir et blanc
Editeur : Tanibis

Collection :
Format : Petit
Pages : 124 pages
Tome : One shot

Synopsis

Sur le principe du leitmotiv littéraire "Je me souviens...", inventé par Joe Brainard et rendu célèbre par Georges Pérec, Souvenris de poche évoque les bribes de souvenirs d'enfance de Grégoire Fennec, son environnement morne et rigide de petit banlieusard, son échappée utopique vers l'imaginaire et la frontière un peu floue qu'il franchit pour perdre son innocence.

Critique

Posté le 23/01/2008
Beauté volée
Comme leur nom l’indique, ces Souvenirs tiennent dans la poche. Celle qui se trouve côté cœur, en l’occurrence, puisque le maître mot en est l’émotion. Un compagnon idéal à tout moment de la journée. Car cet album est un recueil de pensées (autrement appelé sketchbook). Madeleines, réflexions, anecdotes, tout un petit monde étrange et triste, vu par un Alexandre Kha très inspiré, est représenté ici. Chaque page appelle un sentiment (nostalgie, simplicité, innocence, désillusion, ironie douce-amère ou émerveillement), illustré en noir et blanc. Des extraits de vie, incarnés par de petits personnages aux grandes oreilles, qui représentent tout un chacun. Le format est aussi original que l’album en lui-même, offrant une part de l’enfance sur le plateau des réflexions des adultes. Les éditions Tanibis marquent ainsi une nouvelle fois leur volonté d’inscrire la bande dessinée dans un art soigné, graphiquement et textuellement. Le trait est fin, précis, tout à l’encre de Chine. Les tours de cité, les stades désolés ou les arbres morts prennent alors une nouvelle dimension. Les textes sont empreints de poésie, avec un narrateur omniprésent qui nous emmène quasiment dans la peau de Grégoire Fennec. Et on s’y sent bien. Pas étranger pour un sou, même aux moments sombres, tant cela peut faire écho à des souvenirs communs, universels. Carnet de notes ou journal de bord, les mots mis bout à bout retracent un bout de chemin, jusqu’à la fin de l’innocence, dans lequel on se plonge avec curiosité autant que ravissement.