Les Prédateurs de la nuit

Faceless
Genre : Epouvante-horreur
Sortie le : 14/10/2017 (01H38)
Réalisateur : Jesús Franco
Acteurs : Helmut Berger, Brigitte Lahaie, Telly Savalas

Un mannequin, Barbara Hallen, disparaît. Son père engage les services d'un détective, Sam Morgan, afin de la retrouver. Ses investigations vont le mener dans une clinique spéciale dirigée par un certain docteur Flamand...

Bande Annonce : https://www.youtube.com/watch?v=uooSNC2LdQk



Critique

Par Jean-Marc Vigouroux - posté le 11/10/2017

Fard à fossettes

Ne cherchez pas les sept degrés de séparation entre Brigitte Lahaie et Telly Savalas (Kojak), il n’y en aucun, puisque tous deux figurent au générique de Faceless (titre à l’international), écrit, sans trop forcer le talent, par le producteur René Chateau himself (crédité du pseudonyme drolatique de Fred Castle), sans que personne - et pour cause - n'ose lui dire de revoir sa copie. S’il est un plagiat à peine masqué de L'Horrible Docteur Orlof, déjà commis par Jesus Franco en 1962, et du classique de Franju Les Yeux sans Visage, Les Prédateurs de la Nuit n’en demeure pas moins « ze » nanar foutraque par excellence. Sorti un même mercredi de juin 1988 que Maniac Cop de William Lustig, cette sordide histoire de recomposition faciale, sur fond de trafic de blanches dans une clinique privée parisienne, enchaine les morceaux de bravoure comme d'autres les perles (défiguration à l’acide, trio incestueux, médecin nazi, seringue dans l’œil, meurtre à la perceuse, décollage de peau), sans qu’aucune des prestigieuses vedettes du casting, de Helmut Berger à Caroline Munro, en passant par Stéphane Audran et le fils de Robert Mitchum, ne semble y croire une seule seconde. La faute, entre autres, à une absence totale de cohérence narrative (on y alterne la comédie potache et la violence froide) et une bande-son préhistorique (quatre morceaux en boucle) signée Romano Musumarra (coupable des tubes de Jeanne Mas et Stéphanie de Monaco). La palme du génie fauché à l’ellipse scénaristique finale, qui tient dans la dernière image fixe du film (qui ne vaut pas une bonne attaque de GI's mais coûte quand même beaucoup moins cher). L’ensemble, bâclé non sans panache (la bagarre avec le bodybuilder et le vase Ming) ni don de soi (la R25 personnelle de Brigitte Lahaie sert à l'évidence plusieurs fois), se déguste sans complexe entre cinéphages, avec la nostalgie crasse d’une époque révolue, où l’on cachetonnait sans vergogne en incisant des mannequins sanguinolents en plastique. Un must !

Jean-Marc Vigouroux

Séance unique : samedi 14 octobre à 18h00