Mon Ket

Genre : Comédie
Sortie le : 30/05/2018 (01H29)
Réalisateur : François Damiens
Acteurs : François Damiens, Matteo Salamone, Tatiana Rojo…

Dany Versavel a un souci avec son fils : à 15 ans, Sullivan ne veut plus d’un père qui fait le king derrière les barreaux. Pour Dany, son « ket », c’est sa vie, hors de question de le laisser filer. Il décide donc de s’évader de prison prématurément ! Entre cavales, magouilles et petits bonheurs, il a tant de choses à lui enseigner. Un apprentissage à son image. Au pied de biche, sans pudeur ni retenue. Mais là où l’on pouvait craindre le pire, se cache peut être le meilleur…

Bande Annoncehttps://www.youtube.com/watch?v=8RqXbnOzfEA



Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 04/06/2018

La belgitude des choses

Qui d’autre que François Damiens pouvait pondre un film pareil ? La question est évidemment rhétorique puisque la réponse s’impose d’elle même : personne. Avec Mon Ket, le comédien se glisse pour la première fois derrière la caméra et gratifie le public d’un long métrage conceptuel dont lui seul a le secret. Alternant, tout du long, scènes improvisées tournées en caméra cachée et séquences écrites, il raconte l’histoire d’un homme – interprété par ses soins – qui s’évade de prison et souhaite coûte que coûte retisser des liens privilégiés avec son jeune fils. Evidemment, comme à son habitude, François Damiens se met dans la peau d’un personnage exécrable, perché, au comportement absurde et sans gène, afin de mieux piéger les gens qu’ils croisent. Transformés en héros de son film malgré eux. Un numéro d’équilibriste qui peut s’avérer périlleux lorsque l’on souhaite monter un long métrage cohérent, mais qui fonctionne tant l’acteur excelle dans l’exercice. Par la même occasion, il prouve – si cela était encore nécessaire - qu’il n’a pas son pareil pour mettre mal à l’aise ses interlocuteurs, les pousser dans leurs retranchements. Et provoquer un comique de situation flirtant entre le savoureux et le dérangeant pour le spectateur. Car le réalisateur – mi sadique, mi masochiste - n’y va pas de main morte. L’enchaînement de situations improbables offre d’incroyables moments de gènes durant lesquels ont souffre presque avec la personne piégée. Tout en se marrant en coin. Par ailleurs, Mon Ket, par le truchement des caméras cachées, révèle une galerie de personnages authentiques, forcément sincères, surprenants, touchants, drôles. Humains dans tous les cas. Malgré quelques longueurs, le résultat tient la route. Les fans de l’énergumène devraient ainsi trouver leur bonheur dans cette comédie débridée. Ceux qui ne le connaissent pas vraiment pourraient bien, en revanche, se retrouver franchement désarçonnés plus d’une fois. Ne sachant pas si c’est du lard ou du cochon. Une bonne blague belge que seul François Damiens pouvait avoir le culot d’oser et le talent de plutôt réussir. Vive l’humour décalé du plat pays !                       

Mathieu Perrichet