Paris pieds nus

Genre : Comédie
Sortie le : 08/03/2017 (01H23)
Réalisateur : Fiona Gordon, Dominique Abel
Acteurs : Fiona Gordon, Dominique Abel, Emmanuelle Riva…

Fiona, bibliothécaire canadienne, débarque à Paris pour venir en aide à sa vieille tante en détresse. Mais Fiona se perd et tante Martha a disparu. C’est le début d’une course-poursuite dans Paris à laquelle s’invite Dom, SDF égoïste, aussi séducteur que collant.
Bande Annoncehttps://vimeo.com/195777132



Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 06/03/2017

Les tribulations d'une Canadienne à Paris

Un objet cinématographique non identifié, voilà la façon dont on pourrait définir Paris pieds nus en un minimum de mots. Ce long métrage, tout droit échappé de l'esprit burlesque de Fiona Gordon et Dominique Abel (L’IcebergRumbaLa Fée…), sort en effet totalement des sentiers battus. Sans pour autant faire de sortie de route. Car, s'il faut bien avouer que ce genre de films expérimentalo-conceptuels a de quoi désarçonner, celui-ci, en plus d’avoir le mérite de proposer quelque chose de nouveau et de singulier, révèle une véritable démarche artistique. De quoi offrir aux spectateurs, le temps d’une séance, une alternative à un cinéma un peu trop standardisé, uniformisé voire aseptisé. Ici, on découvre les déambulations et péripéties de deux personnages plutôt loufoques dans un Paris bigarré et peuplé d'habitants fantasques que l'on ne croise, en général, que dans l'ambiance magique d'une salle obscure. En fait, il ne s'agit ni plus, ni moins, que d'une sorte de conte onirique et poétique dans lequel la réalité se voit altérée par un filtre vaudevillesque. Dans ce long métrage gentiment absurde, farfelu, fantaisiste, insolite, clownesque, où les influences du théâtre et du monde du spectacle - dont sont issus les deux cinéastes-comédiens - sont omniprésentes, il faudrait faire son difficile pour ne pas sentir l’ombre malicieuse de Charlie Chaplin planer. De même, de par son esthétique très soignée – code couleurs bien précis, mouvement et gestuelle chorégraphiés, plans -, on se dit que l'univers si particulier de Wes Anderson n’est pas si loin. De jolies références en somme pour un film pareil à une parenthèse enchantée et décalée. Le genre d’oeuvre qui, de temps en temps, n'est pas désagréable à regarder et rappelle que le cinéma reste bel et bien un art.     

Mathieu Perrichet


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