People/Cinema - Par m - posté le 15/06/2015

Rencontre avec Clotilde Hesme et Emilie Cherpitel

Dans son premier film L’échappée belle, sorte de conte moderne, Emilie Cherpitel met en scène Clotilde Hesme dans un rôle à contre emploi.

Quelle est la genèse de ce long métrage ?
Emilie Cherpitel : J’ai longtemps été première assistante réalisateur et donc familière des plateaux de cinéma. Mais, jusque là, je n’avais jamais osé me lancer dans la réalisation. Avec ce film, j’avais envie de parler d’une rencontre entre deux personnages opposés, qui n’ont a priori rien à faire l’un avec l’autre. Le point de départ de L’échappée belle est en fait une phrase du poète Paul Eluard : « Il n’y a pas des hasards, que des rendez-vous ». Elle résume assez bien l’enjeu du film.

Comment qualifieriez vous L’échappée belle ?
Emilie Cherpitel : C’est l’histoire d’une femme qui est à la fois joyeuse, insouciante et mélancolique, une sorte de conte dans lequel le spectateur ressent une empathie pour cette jeune bourgeoise malgré son côté assez égoïste. Sa rencontre avec un petit garçon à l’allure de petit prince va changer sa façon de voir les choses. C’est un film poétique, un peu magique, qui s’inscrit dans le rêve.

Pourquoi avoir choisi Clotilde Hesme pour incarner Eva ?
Emilie Cherpitel : J’ai tout de suite pensé à elle notamment grâce à son rôle de copine drôle et pétillante dans Les Chansons d’amour de Philippe Garrel. Dans la vie de tous les jours, Clotilde est comme ça : joyeuse, souriante, très belle et je trouvais que cette facette de sa personnalité n’avait pas encore été assez exploitée au cinéma. Sa simplicité permet aussi d’éprouver de la sympathie envers Eva. Elle apporte quelque chose de touchant et subtil.

Qu’est ce qui vous a donné envie d’accepter ce rôle ?
Clotilde Hesme : Lorsque l’on me propose un rôle, je ne m’arrête pas vraiment à la lecture du scénario. Ce qui me plait le plus, c’est la rencontre avec le metteur en scène. C’est déterminant. Et là, lorsque Emilie Cherpitel m’a parlé de son projet, de ses envies, j’ai adhéré. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas pensé à moi pour un personnage plus léger, joyeux.

Comment décririez-vous Eva, votre personnage ?
Clotilde Hesme : C’est un personnage libre, fantaisiste, qui a décidé d’être du côté de la joie, de la légèreté. Grâce à une rencontre fortuite, elle va aller vers l’empathie et vers elle-même. C’est une sorte de princesse moderne.
Emilie Cherpitel : Eva a du mal à être heureuse mais elle a une faculté à donner l’impression qu’elle l’est. Le milieu social dans lequel elle évolue était important car il permet de mettre en exergue la vacuité de son existence.

Comment avez-vous pensé à Keziah Jones dont c’est ici le premier rôle au cinéma ?
Emilie Cherpitel : Je voulais quelqu’un de charismatique pour incarner John, l’amant d’Eva, pouvant expliquer le fait que celle-ci soit amoureuse de lui. Je ne voulais pas d’un comédien mais d’une figure connue malgré tout. Finalement, c’est en allant à un concert de Keziah Jones que cela m’a sauté aux yeux et que j’ai voulu que ce soit lui. Et il a accepté ma proposition.

Votre prochain film se situera t-il dans le même univers ?
Emilie Cherpitel : Non. A priori, il sera plus dans la maturité, le réalisme et moins dans la naïveté. Toutefois, j’aimerais conserver une certaine exigence esthétique.

Mathieu Perrichet

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