People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 11/03/2016

Rencontre avec Kad Merad et Patrick Bosso

Kad Merad  - également réalisateur de ce film - et Patrick Bosso proposent avec Marseille une sorte de Bienvenue chez les Ch’tis du sud.

Comment est né le désir de réaliser Marseille ?
Kad Merad : En fait, tout cela est parti de plein de choses mais surtout du besoin de raconter une histoire. Je voulais retrouver le plaisir de réaliser. Et j’avais envie de réaliser un film à Marseille car c’est une ville que j’apprécie beaucoup et dans laquelle je vais régulièrement depuis une dizaine d’années. C’était un désir profond. C’est une ville qu’il faut filmer et en rencontrant Patrick Bosso, tout s’est enchaîné rapidement et est devenu plus concret. Durant un an, nous avons discuté et le projet a mûrit. D’autre part, son spectacle K Marseille m’a rassuré sur ce que l’on pourrait raconter. Finalement, nous avons écrit le film ensemble.

N’étant pas Marseillais, vous sentiez-vous assez légitime pour faire un tel film ?
Kad Merad : Je passe assez de temps à Marseille depuis un certain temps pour pouvoir en parler, l’aimer autant que la détester. J’avais envie de filmer des gens à Marseille mais en faisant en sorte que la ville reste le personnage principal. D’où le titre. C’est une ville impressionnante qui suscite énormément de fantasmes.
Patrick Bosso : Moi j’étais un peu la caution de Kad Merad. Mais ce qui est intéressant je pense c’est que, justement, ce n’est pas un Marseillais qui a réalisé ce film. Je l’ai emmené dans pas mal d’endroits et tout ce que l’on voit à l’écran est véridique comme la chaise d’arbitre de tennis à l’entrée d’une cité. C’est une ville qui ne laisse pas insensible, qui interpelle.
Kad Merad : Au final, j’ai fait le film que je voulais faire. Il est très sincère. Il montre le bon côté de Marseille sans pour autant passer dans l’ombre les quelques mauvais aspects. Ce n’est pas là-dessus que je voulais me concentrer mais je les évoque en filigrane.

Patrick Bosso a donc été votre principale source d’inspiration ?
Kad Merad : La farandole de personnages est en effet pas mal inspirée de la vie de Patrick.
Patrick Bosso : C’est vrai qu’il y a beaucoup de moi dans ce film. Par exemple, mon père était lui-même piqueur de sel comme mon personnage.
Kad Merad : C’est une sorte d’hommage à ce genre de personnages qui vivent simplement, sans se plaindre comme son père en effet. D’ailleurs, c’est aussi un film sur les racines, sur le retour aux sources. On parle de la famille, du passé qui resurgit.

Le père qui réunit indirectement cette famille est incarné par Venantino Venantini, un comédien culte…
Kad Merad : La rencontre avec Venantino Venantini a été incroyable. Il fallait quelqu’un d’âgé mais quand même en bonne santé et il correspondait parfaitement. Lorsqu’il a lu le scénario, je lui ai bien précisé que son personnage ne parlait pas du film et que ce serait donc difficile pour lui. Il m’a répondu : « Je vais le faire, c’est un chef d’œuvre ton film ».

Avez-vous tout de suite souhaité faire de ce film une comédie ?
Kad Merad : J’ai préféré en faire une comédie car c’est le cinéma que j’aime avant tout. C’est de là que je viens. C’est mon univers naturel. J’ai beaucoup pensé aux comédies italiennes en le faisant. Comme Naples, Marseille est une ville bouillonnante. Pour moi, Marseille c’est une comédie à l’italienne. J’aime ce cinéma qui passe de la comédie à l’émotion, à la tendresse. Et puis, je voulais que ce film apporte de la joie, de l’amour, du réconfort. Je ne m’imagine pas réaliser quelque chose de vraiment dramatique en fait.

Pourquoi avez-vous pensé à cette sorte de parallèle avec le Canada ?
Patrick Bosso : Déjà, il y a le côté accent assez prononcé. Puis, le fait de choisir le Canada venait aussi d’un souhait de créer une vraie opposition entre la ville bouillonnante et désordonnée qu’est Marseille et l’Amérique du Nord plus cadrée, plus aseptisée…

Mathieu Perrichet

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