People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 11/01/2016

Rencontre avec l'équipe de Paris-Willouby

Les deux jeunes cinéastes Arthur Delaire et Quentin Reynaud proposent, pour leur premier long métrage, une comédie familiale dans laquelle Stéphane de Groodt campe le père de famille.

Quelle est la genèse de ce premier long métrage ?
Arthur Delaire : Ce film est parti de plein de choses mais surtout d’une grosse envie de cinéma. Après, il fallait trouver un sujet. Comme on vient tous les deux d’une famille nombreuse, on a eu l’idée de raconter une histoire avec une famille recomposée. C’est quelque chose dans l’air du temps et qui offre pas mal de possibilité de péripéties.

Avez-vous tout de suite pensé au road movie pour la forme ?
Quentin Reynaud : Le road movie est quelque chose que l’on aime bien au cinéma. On est fan de films comme Thelma et Louise, Little Miss Sunshine, Easy Rider. On aime également la nature et dans ce genre de film le départ se fait souvent depuis une ville pour aller vers la campagne. C’est une quête initiatique. La voiture est un bon médium pour des histoires de famille. On a tous vécu ce genre de trajet. Ca rappelle forcément des souvenirs.

Où se situe Willouby ?
Quentin Reynaud : En fait au départ, le film devait s’appeler Paris-Willoughby, du nom d’une ville en Angleterre. Le scénario était assez différent. Mais, pour des raisons financières nous n’avons pas pu mener à bien ce projet. Nous avons donc modifié l’histoire tout en conservant le côté voyage initiatique et familial mais en y ajoutant un aspect plus mélancolique et en restant en France. Nous avons tout de même décidé de garder ce nom de ville orthographié différemment. Du coup, Willouby se trouve là-bas, où on veut. C’est une ville imaginaire. On voulait partir d’une ville bien connue de tous pour une destination inconnue, un lieu onirique.

Quelles sont vos influences ?
On aime énormément le cinéma américain et anglo-saxon en général. On est adepte d’un humour acide. On aime quand le rire survient à un moment où il ne faudrait pas. L’humour noir anglais nous plait particulièrement.

Comment qualifieriez-vous ce premier film ?
Arthur Delaire : On n’entre pas dans une case et cela nous a d’ailleurs compliqué l’affaire pour trouver les financements car en France on aime cataloguer sinon ça fait peur. Pour nous ce film, c’est une comédie sensible avec de la poésie et de la mélancolie. On ne voulait pas de gros gags. C’était un parti pris de ne pas brusquer les choses, de laisser le spectateur rentrer tranquillement dans le film, d’être en empathie avec les personnages.

Stéphane de Groodt, pourquoi avez-vous décidé de participer à cette aventure ?
Stéphane de Groodt : Je connaissais déjà Arthur Delaire après que l’on ait travaillé ensemble sur le film Barbecue (ndlr : de Eric Lavaine) et je savais que c’était quelqu’un de bien. Du coup, je me suis dit qu’il ne pouvait que faire quelque chose de bien également. Lorsque j’ai ensuite rencontré Quentin Reynaud, ça n’a fait que confirmer ce que je pensais et accentuer mon envie de faire partie du projet. Le scénario m’a touché par les sujets abordés, les non-dits, les drames, les joies. J’y ai vu un esprit de cohésion, de valeur, d’échange. C’est un film sur la vie. Ce père un peu maladroit, un peu lâche, en manque d’ambition, de panache me plaisait. Et travailler avec ces comédiens et Isabelle Carré en particulier, c’est un beau cadeau.

Comment cela s’est passé durant le tournage ?
Stéphane de Groodt : La qualité humaine des gens qui ont participé à l’aventure a permis de réaliser ce film. On était sensible et client du jeu des autres. A chaque scène, on s’écoutait, se regardait avec envie, attente et curiosité.
Arthur Delaire : Chaque comédien a sa partition à jouer comme chaque membre joue un rôle au sein d’une famille. Ils ont tous accepté de s’effacer parfois pour laisser la place aux autres. C’est grâce à des comédiens sans trop d’ego que l’on a pu réaliser cela avec un tel rendu et faire en sorte que cette famille sonne vraie.

Quelle importance avez-vous accordez à la bande son ?
Arthur Delaire : On a abordé la musique avec sérieux car c’est un élément important pour nous d’autant que je suis moi-même musicien à la base. Le groupe Gush avec son style pop rock à la Beattles nous plaisait vraiment pour l’ambiance du film.

Quels sont vos projets ?
Quentin Reyanaud : On pas mal de choses en tête qu’on fera tous les deux mais c’est encore trop prématuré pour en parler.
Stéphane de Groodt : Je vais bientôt tourner pour la nouvelle saison de la série Kaboul Kitchen pour Canal+. Sinon, je vais jouer avec Omar Sy dans une adaptation de Knock de Jules Romains. Ce qui m’intéresse ce n’est pas la quantité, c’est la qualité des projets peu importe l’importance des rôles, les sujets…

Mathieu Perrichet

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Sortie : 20/01/2016

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