People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 14/03/2016

Rencontre avec Léa Fehner

La jeune réalisatrice Léa Fehner propose un long métrage plein de vie et réjouissant sur une troupe de théâtre itinérante.

Comment est née l’idée de ce film ?
En fait, j’ai passé mon enfance à vivre cette vie de bohème itinérante puisque mes parents ont fait partie d’une aventure de ce genre dans les années 1990. Ils parcouraient les routes de France avec leur troupe pour faire du théâtre. Si au début, je me suis davantage intéressée au cinéma, je me suis rendue compte qu’il y avait un vrai souffle chez ces gens là, du courage, de la force et cela m’a poussé à faire ce film sur eux. J’ai eu envie de replonger dans ce milieu. Les gens dont je me suis inspirée ont chevillé au corps l’idée de mouvement que l’on retrouve dans le film.

Comment avez-vous procédé pour le casting ?
Il y a quelque chose de cohérent et dingue dans ce casting. C’est un mélange des ogres de mon enfance et ceux en devenir. L’idée était vraiment de créer une troupe à laquelle on croit. J’ai voulu mettre tout le monde sur un pied d’égalité que ce soit mes parents et les autres comédiens. Les personnalités dépassent ce qui est écrit. Les comédiens que j’ai choisis sont tous dans l’indécence et la force de vie.

Cela n’a pas été trop difficile de diriger vos propres parents ?
Ce qui était difficile dans le fait de faire jouer mes parents, c’est que je les connais parfaitement et je ne pouvais pas tolérer le moindre masque. Ce sont eux qui m’ont fait confiance avant tout. En tant que metteur en scène, j’aime assez l’idée d’accompagnement. La question que je me pose est : comment amener un comédien à se livrer, à s’abandonner ? Quand ils ont vu le film, ils se sont dit qu’ils avaient envie d’être à la hauteur de ce que je montrais à l’écran.

Votre film est plutôt audacieux…
Je ne sais pas si l’on peut dire qu’il est audacieux mais en tout cas, on avait des envies immodestes au départ. On voulait donner envie aux gens de danser, de faire l’amour, d’embrasser leurs enfants… J’espère que c’est réussi. Je vois ce film comme un bateau qui est un lieu de bataille et avec de la loufoquerie.

Pourquoi ce titre Les Ogres ?
Ce titre s’est imposé très tôt car il parlait de ce qui nous intéressait en premier lieu : l’appétit de vivre avec l’outrance, la démesure que cela comporte. Mais aussi de chercher à savoir ce qu’il se cache derrière cette voracité.

Qui sont les ogres qui vous ont inspiré ?
Il y en a des tas. Comme mes parents. Mais il y a également plein d’ogres de mon enfance qui se trouvent à Nantes - là où j’ai fait Ciné-Sup - par exemple comme certaines personnes de Royal de Luxe.

Mathieu Perrichet

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