People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 19/10/2016

Rencontre avec Nadège Loiseau et Manon Kneusé

Nadège Loiseau propose, à l’occasion de son premier long métrage, une comédie familiale dans laquelle Manon Kneusé incarne l’un des membres d’une maisonnée attendrissante.

Quel a été le point de départ ce long métrage ?
Nadège Loiseau : C’est une grossesse personnelle qui a fait naître l’idée de cette histoire. Durant celle-ci, j’ai tenu une sorte de journal intime qui m’a servit pour la trame de mon récit. J’appelais ce bébé « le petit locataire » car je me suis sentie habitée au premier sens du terme durant cette période. J’ai eu envie de faire une comédie sur ce sujet et j’ai d’abord réalisé un court métrage qui posait déjà bien les bases au niveau, notamment, des personnages. Puis, on s’est finalement dit que l’histoire méritait d’être davantage développée et on a décidé d’en faire également un long. Je réalise des publicités depuis une dizaine d’années donc j’avais déjà une certaine familiarité concernant le fonctionnement d’un plateau. Mais le cinéma, c’était une totale découverte.

Peut-on donc parler d’un film autobiographique ?
Nadège Loiseau : Ce n’est pas un film autobiographique à proprement parler. Mais, il est vrai qu’en le tournant, je me suis rendue compte qu’il y avait finalement beaucoup de moi, de mes histoires, de ma famille, de mon entourage. D’ailleurs, ceux qui me connaissent me retrouvent beaucoup dans ce récit.

Comment décririez-vous Le petit locataire ?
Nadège Loiseau : Il s’agit d’un film sur une famille matriarcale. Nicole, la mère, est un pilier qui maintient sa famille dans un équilibre instable et le petit locataire qui s’apprête à arriver bouscule tout cela et remet en question beaucoup de choses. Cela me plaisait de mettre une femme, et même des femmes, au centre d’une comédie car c’est assez rare.

Au-delà de la comédie, vous abordez des sujets sérieux…
Nadège Loiseau : C’était en effet le but. Pour autant, l’idée était d’aborder des sujets sérieux sans faire trop de focus là-dessus. Mais il est clair que la grossesse n’est qu’un prétexte pour parler de la famille et des problématiques que peuvent soulever les relations familiales en général.

Comment avez-vous choisi vos comédiens ?
Nadège Loiseau : J’avais très envie de Karine Viard car je me projette en elle, je m’identifie à ce qu’elle dégage. Je n’ai pas écrit pour elle mais très vite l’idée s’est imposée et je lui ai passé le scénario. Dès lors, elle a rejoint l’aventure rapidement. Ensuite, c’est elle qui m’a parlé de Philippe Rebbot pour incarner son mari. Et je me suis dit que ce choix  était génial car c’est un excellent comédien et je ne voulais pas, pour un premier film, trop de « stars » car cela ne marcherait pas aussi bien sinon. Quant à Hélène Vincent, c’est parce que j’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup regardé La vie est un long fleuve tranquille étant jeune. J’ai littéralement été bercée par ce film dans lequel elle a joué et l’avoir était un peu rêve. D’autant que le personnage qu’elle incarne ne lui ressemble pas vraiment et que je n’étais pas certaine que l’histoire lui plaise. Mais, en fait si, l’idée de faire une comédie de femmes l’a séduit. Faire jouer le comédien québécois Antoine Bertrand était une envie depuis que je l’avais vu dans la comédie Starbuck. A ce moment là, je m’étais dit que si un jour, je faisais un film, je le voulais. Il a été assez étonné de recevoir un scénario de France… Pour Manon Kneusé, comme pour les autres comédiens, nous avons procédé à des castings.

Manon, quel a été votre parcours jusqu’ici ?
Manon Kneusé : Je proviens avant tout du théâtre en raison de ma formation, mais j’ai déjà joué dans un film de Manu Payet et un autre de Pierre Garrel.

Pouvez-vous nous présenter votre personnage ?
Manon Kneusé : Le personnage que j’incarne dans Le petit locataire est celui d’une fille qui a du mal à partir du foyer familial, à prendre ses responsabilités. C’est une jeune femme très en colère sans que l’on ne sache vraiment pourquoi. Elle est pétrifiée à l’idée d’être adulte.

Une des réussites de ce film est de vraiment croire en cette famille…
Manon Kneusé : Nadège a insufflé une force de vie dans tout cela. C’est pour cela que cette famille fonctionne à l’écran, que l’on y croit. Et puis, on a eu la chance de tous bien s’entendre. Donc, même si il y a eu des moments difficiles, parfois durs et intenses, il y avait surtout beaucoup de bonne humeur.

Le décor du film est important, comment l’avez-vous trouvé ?
Nadège Loiseau : On a trouvé le lieu près de Chambéry car la région Rhône Alpes nous aidait. Je voulais, dans le décor, une montagne qui apparaisse comme un vrai roc pareil à Nicole qui tient à bout de bras sa famille. Quant à la maison, elle est un véritable personnage de l’histoire, elle est très importante car elle raconte l’histoire de cette famille. En cela, il nous fallait une maison capable d’illustrer les différentes phases et évolutions que cette famille a connues.

Quelles sont vos références cinématographiques ?
Nadège Loiseau : J’ai été élevée au cinéma français, puis, par la suite, j’ai découvert le cinéma indépendant américain. Je n’ai aucun souci à dire que je suis très grand public.

Quels sont vos projets ?
Nadège Loiseau : Je n’ai pas du tout d’autre projet ciné pour le moment mais j’ai compris que c’est là que je voulais être à présent. Après, je sais aussi que je suis tributaire de la réception de ce premier film.

Propos recueillis par Mathieu Perrichet

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