People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 27/02/2015

Rencontre avec Pierre Niney

Plus habitué aux drames et aux comédies, le jeune acteur Pierre Niney - récemment récompensé par le César du meilleur acteur – change de registre avec le thriller Un homme idéal. Une jolie performance qui vient confirmer toute l’ampleur et la précocité de son talent.

Comment présenteriez-vous Mathieu Vasseur, le personnage que vous incarnez ?
C’est un jeune homme qui rêve d’être édité et qui, en attendant, pour joindre les deux bouts travaille dans une société de déménagement. Il a une véritable passion pour la littérature et celle-ci va lui faire faire des choses terribles, le pousser à commettre des actes répréhensibles. Il y a, derrière tout ça, l’idée d’un pacte avec le diable et d’un piège qui se referme sur lui.

Comment vous y êtes vous pris pour incarner ce personnage ?
Il y a eu tout un travail lié à la psychologie de celui-ci. Il a fallu que je bosse sur l’aspect nervosité et tension. Pour ce rôle, le travail physique a également été important. J’ai du prendre du muscle afin d’être plus crédible.

La villa où se déroule le film semble aussi avoir un rôle important…
Cette maison est en effet un personnage du film à part entière. Le fait que cela se passe en huis clos, confère une véritable tension supplémentaire. A la fois complice et témoin, cette villa de rêve en devient même assez monstrueuse.

Il s’agit de votre premier thriller, qu’est ce qui vous a séduit dans le scénario ?
Je l’ai trouvé très intense, très bien ciselé, avec des ellipses intelligentes et cela m’a plu. Il y a également un côté Monsieur Ripley - de la romancière Patricia Highsmith - et Plein Soleil - de René Clément et avec Alain Delon - qui sont deux œuvres qui me parlent. En outre, le film draine beaucoup de thèmes et de symboliques, comme le sujet de la quête d’identité avec cette question qui se pose : Est-ce que je maîtrise qui je suis ?, mais aussi, en tant que comédien, par la question de la légitimité et de la création.

L’usurpation d’identité est à la mode dans le cinéma français en ce moment…
C’est vrai. La projection dans le corps, la vie d’un autre est un sujet passionnant. D’ailleurs, mon prochain film sera sur Romain Gary qui était un as dans l’art d’usurper l’identité des gens. Vouloir toujours ce que l’on n’a pas, est un thème récurrent de la tragédie.

Le titre Un homme idéal ne brouille t-il pas les pistes quant à la nature du film ?
Je ne pense pas car l’homme idéal est une telle utopie que l’on se doute que cela doit forcément cacher quelque chose…

Vous venez de remporter le César du meilleur acteur. Cela change t-il quelque chose pour vous ?
Je suis très heureux et fier de cette récompense mais pour être honnête je ne sais pas encore si cela va changer quelque chose. Comme je l’ai dit lorsque je l’ai reçu, pour moi c’est une minute de bonheur et après il faut retourner au travail. Ce n’est que mon quatrième film en tête d’affiche et je veux surtout continuer à faire des choses différentes que ce soit du drame, de la comédie ou du thriller. Je ne veux pas me fermer et me donner de limite.

Mathieu Perrichet

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