People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 15/07/2014

Rencontre avec Thomas Cailley

De quelle manière vous est venue l’idée d’un tel film ?
C’est un scénario que j’ai écrit en 3 semaines car il fallait que je propose quelque chose à la sortie de mon école de cinéma. L’idée m’est venue un jour où je regardais l’émission de survie Man Vs Wild à la télévision. J’ai vu une dimension très existentielle qui m’a intéressée. Je me suis dit que le graal moderne c’était peut être la survie, vivre intensément, être une sorte de surhomme.

Le paysage est un élément clé et semble vous avoir inspiré…
Je suis né à Clermont Ferrand et suis arrivé en Aquitaine à l’âge de 10 ans. J’y ai passé toute mon enfance et cela faisait longtemps que je voulais filmer les Landes. C’est un paysage particulier, très plat et sans horizon. En effet, une forêt de pins, une dune, des habitations viennent toujours le couper. Cet environnement tranquille est semblable au personnage d’Arnaud dont la vie est assez paisible et stable. Tandis que les cataclysmes dont la région est victime - tempêtes l’hiver, incendies l’été - rappellent le caractère tumultueux de Madeleine. Ainsi, le paysage apparaît comme une sorte de prolongement des personnages, le reflet de la rencontre entre deux éléments contraires.

Comment présenteriez-vous Les Combattants ?
C’est une comédie existentielle qui pose la question du rôle que l’on donne à sa vie. Tout au long du film, il y est question d’apprentissage. L’armée représente aussi cette question de l’épanouissement personnel, elle évoque la crise existentielle que certains jeunes peuvent vivre. De plus, il s’agit d’une histoire d’amour mais également de survie. On évoque des sujets de fond tout en restant dans le concret.

De quelle manière, le film est-il construit ?
Il se divise en trois parties : un temps sur Arnaud, un autre sur Madeleine et le dernier qui correspond au monde qu’ils s’inventent. L’unité du film et son énergie ce sont les personnages et le voyage qu’ils entreprennent l’un vers l’autre. On part de quelque chose de réel et plus on avance, plus on va vers la fiction, la fable. Au début, les deux personnages se regardent comme deux bêtes sauvages, ils ne comprennent pas qui est l’autre mais ils finissent par s’apprivoiser. On commence par se combattre l’un l’autre pour ensuite combattre côte à côte le reste du monde. C’est cela le déroulement du film. J’essaie de surprendre aussi bien sur la comédie que sur l’émotion.

Pourquoi avoir choisi Adèle Haenel et Kévin Azaïs pour incarner cette histoire ?
Pour le casting, je voulais le même décalage entre les deux comédiens qu’entre les deux personnages. Du coup, je souhaitais une comédienne professionnelle et un comédien amateur. Adèle Haenel nous a convaincu en deux minutes lors de son audition. Elle dégage une véritable énergie, une force, quelque chose de vif et d’insaisissable qui correspond à ce personnage « bigger than life ». Quant à Kévin Azaïs, j’ai été séduit par la force de son regard et sa présence. Derrière une apparence un peu dure se cachent de la candeur et de la douceur. Il incarne parfaitement le personnage d’Arnaud qui est assez discret, dans la retenue, dans l’écoute… Ensuite, plus le tournage avance, plus j’essaie de rapprocher les personnages de ce que les comédiens sont dans la vraie vie.

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