Ecrit et réalisé par Jesse Haaja, Rendel a le grand mérite d’être le premier super-héros finlandais à la mode US. Puisant allègrement dans les modèles de sa jeunesse geek, Haaja cite Batman (et son côté crépusculaire), The Crow (la vengeance familiale quasi d’outre-tombe), Punisher (la violence brute et bienvenue de son protagoniste quasi-mutique), Spawn (dont le masque est ressemblant, titane en plus), tout en détournant avec un sérieux véritable un certain nombre de codes du blockbuster mainstream : Mikkeli, petite ville du sud Finlande n’est pas Gotham (mon voisin de fauteuil confirme, il y est allé et, de fait, a adoré le film) ; un blouson de moto en guise de costume par balles ; un commando de Vilains - en renfort des méchants - qui se fait laminer en moins de deux, évinçant les effets de boss ; un montage déstructuré, sans vergogne ni repère graphique ou textuel, qui perd un peu le néophyte… Bref, Rendel, ce comptable inoffensif et père de famille aimant qui devient du jour au lendemain un vengeur invincible (sans « training montage », il avait ça en lui à l’évidence), s’il aurait pu fleurer bon le nanar, est sur l’écran loin d’en être un ! La photographie est léchée, les combats sont certes répétitifs mais chorégraphiés avec soin dans le style des années 80 (version catch, mais est-ce vraiment un choix ?). Le contrepoint comique est en outre intéressant (le fils du méchant est un miroir du geek lambda, meilleur aux jeux que dans la réalité). Un métrage plaisant, donc, à consommer (il le mérite) avec la foi et la bienveillance du cinéphage.
Jean-Marc Vigouroux
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Hors Compétition au 36ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.
