Une nuit à Hong-Kong, un groupe de passagers embarque à bord d'un minibus qui va de Mong Kok à Tai Po. Le trajet du minibus passe par un long tunnel autoroutier. À la sortie de ce tunnel, les voyageurs se rendent compte petit à petit qu'ils sont maintenant seuls : plus âme qui vive ni la moindre circulation dans Hong-Kong. Ils vont essayer de comprendre ce qui se passe...
Bretelle to hell...
On avait bien aimé Nouvelle Cuisine (2004), dans lequel Fruit Chan dépeignait, avec un cynisme jubilatoire, la quête de l’immortalité par la consommation crasse de raviolis à base de fœtus humains. En adaptant la web-série Lost on a Red Mini Bus to Taipo, Chan propose ici une variation franchement hallucinée de Lost dans la jungle... urbaine : à la manière d’un conte détourné (carrosse/minibus, les douze coups de minuit, le tunnel comme seuil surnaturel), dix-sept personnages sans lien entre eux, si ce n’est être monté dans le même minibus, découvrent que l’humanité a disparu. Sont-ils morts sans le savoir ? Survivants d’un cataclysme façon Fukushima ou grippe aviaire ? Tout est envisagé, d’autant que certains se mettent à se désagréger à vitesse grand V... Au fil des situations énigmatiques et des moments de bravoure désopilants (on revisite Space Oddity avec panache), Fruit Chan mise, faute de moyens, sur la comédie burlesque plutôt que le survival post-apocalyptique. Ouvrant plus de portes qu’il n’en refermera (pas de résolution du mystère au final), The Midnight After lasse à mi-parcours, s’auto-digérant dans sa cacophonie thématique et dramatique. Dommage.
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En Compétition internationale du 33ème Festival du Film Fantastique de Bruxelles (BIFFF)
Remerciements : Jonathan Lenaerts et toute l’équipe presse du BIFFF.