1981. Pour une interview exceptionnelle et inédite sur l'ensemble de sa carrière, Romy Schneider accepte de passer quelques jours avec le photographe Robert Lebeck et le journaliste Michael Jürgs, du magazine allemang "Stern" pendant sa cure à Quiberon. Cette rencontre va se révéler éprouvante pour la comédienne qui se livre sur ses souffrances de mère et d'actrice, mais trouve aussi dans sa relation affectueuse avec Lebeck une forme d'espoir et d'apaisement.
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Les choses de la vie
On le confesse, c’est un peu à reculons que nous nous sommes rendus au cinéma voir 3 Jours à Quiberon de Emily Atef. Un film en noir et blanc, de près de 2 heures, retraçant une série d’entretiens entre un journaliste allemand et Romy Schneider durant une thalasso en Bretagne, le descriptif sur le papier n’avait pas de quoi enthousiasmer. La crainte d’une œuvre intello, austère et soporifique planant lourdement. Mais il faut parfois savoir passer outre ses a prioris. De fait, ce long métrage s’est finalement avéré être une agréable surprise. Loin d’être pompeux et élitiste, 3 Jours à Quiberon, bien que basé sur des faits réels, est avant tout une fiction, un véritable film de cinéma, qui dévoile de façon romancé et en finesse un épisode de la vie d’une icône du XXe siècle. On y découvre une Romy Schneider fébrile, faisant face à ses démons et à ses doutes, tentant de reprendre sa vie en main. Une femme, au crépuscule de son existence, d’une extrême fragilité, épuisée, à fleur de peau, qui se noie dans ses excès. A travers ses discussions avec un reporter abrupt, aux méthodes peu orthodoxes, l’actrice interprétée par Marie Bäumer, troublante de ressemblance, se confesse, poussée dans ses retranchements. Tantôt souriante et insouciante, tantôt en pleurs et dépressive. A ces échanges, s’entremêlent intelligemment des scènes de vie plus légères. Car la cinéaste ne livre pas une oeuvre voyeuriste gorgée de pathos. Elle offre un joli film, proprement réalisé et parfaitement interprété, où l’espoir et la lumière demeurent. Une plongée intimiste et efficace capable de parler à tout le monde, même à ceux dont Romy Schneider n’évoque rien. Puisque c’est avant tout de la vie d’une femme à un instant T dont il est question ici. En bref, 3 Jours à Quiberon se révèle être un film assez captivant et touchant, profondément humain. Un long métrage qui vaut donc le détour. Si si !
Mathieu Perrichet