Sing, un prétendu gangster, doit surmonter son incapacité à manier le sabre et démontrer qu'il a toutes les qualités requises pour appartenir au prestigieux gang de Axe. Dans le même temps, ce gang veut régner en maître sur le territoire le plus convoité qui est en fait une rue sacrée protégée par une bande de personnages hauts en couleurs. La plupart d'entre eux sont des maîtres du kung fu déguisés en personnes ordinaires. Après plusieurs rencontres avec des voyous et une véritable brute connu sous le nom de "The Beast", Sing parvient à vaincre ses handicaps et réalise qu'il est devenu l'un des plus grands maîtres de kung fu destiné à protéger la rue sacrée.
Bruce tout puissant !
C’est sous la houlette de la major américaine Columbia, déjà très encline à « mondialiser » (ou « populariser », c’est selon…) le cinéma de genre chinois, que Stephen Chow signe un retour éléphantesque sur les écrans occidentaux, trois ans déjà après le toni-tordant Shaolin Soccer, véritable exhibition drolatique de la non-violence footballistique (un comble !). Alors que la suite programmée de ce carton aussi planétaire qu’inattendu s’est consumée à petit feu, bien malgré Chow, sur l’autel des droits et des gros sous, le jeune réalisateur, acteur, producteur, scénariste (43 ans seulement) se relance aux commandes de cette Kung Fu-comédie de très haute volée, pour laquelle il est allé puiser dans les racines les plus profondes de sa passion pour Bruce Lee : déjà cité via le survêt’ jaune du gardien de but élastique de Shaolin Soccer, Chow s’est en outre précédemment commis dans une suite comique de La Fureur de Vaincre, faisant par voie de fait de la parodie sa spécialité… Ici, reluquant du côté de Jackie Chan et ses Drunken Master, Stephen Chow incarne un « good guy » qui s’ignore, sur fond de guerre des gangs dans les années 40, et dont la volonté d’intégrer la bande des méchants (les Haches) n’a d’égal que la propension à se prendre les pieds dans le tapis. Au contact des braves gens du quartier de « la Porcherie », véritable village gaulois, le potache deviendra l’élu et grand maître d’un Kung Fu oublié. Du coup, pour sa sixième réalisation, Chow met le paquet : exit Ching Tsiu Tung (le truquiste génial de Hero) et bienvenue Yuen Woo Ping (chorégraphe de Matrix) et Sammo Hung (The Evil Cult), les mastodontes du combat de rue ! Le déluge de bleus, de gags et de références en est dès lors assourdissant : Matrix, Spider-man, Shining (les flots de sang dans le couloir hanté), Jason et les Argonautes, Tex Avery (la poursuite à la Bip-Bip), et plus encore. Cerise sur le gâteau, la matrone aux bigoudis, qui tatane clope au bec, n’est autre que Yuen Qiu, la James Bond girl de L’homme au Pistolet d’Or, qui a pris 14 kilos pour le rôle. Du très lourd, donc. Car, franchement, se priver de Crazy Kung Fu serait une erreur regrettable tant le film est drôle, élégant, intelligent et jubilatoire. Et c’est suffisamment rare, ma pôv’dame, par les temps qu’on vit…
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1. Le wu xia pian, notamment, grâce à Tigre et Dragon qu’elle avait produit en 2000
2. A noter ici la scène d’apparition de Chow, écrasant rageusement un ballon de foot et aboyant un « no more football ! » assez rancunier…
Shan, une jolie sirène, est sommée par les siens d’assassiner Xuan, un promoteur immobilier dont le travail menace l’écosystème. Problème : la belle tombe amoureuse...