Du cirque au théâtre, de l'anonymat à la gloire, l'incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu'il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l'argent facile, le jeu et les discriminations n'usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l'histoire de cet artiste hors du commun.
Humour noir
Pour son quatrième long métrage comme réalisateur (Mauvaise foi, Omar m’a tuer, Bodybuilder), Roschdy Zem s’est intéressé à la véritable histoire de Chocolat, un clown devenu une célébrité à la fin du XIXe siècle avant de chuter de son piédestal. Tombé dans l’oubli, il fut pourtant le premier artiste noir populaire, reconnu à l’époque grâce à son duo avec un clown blanc. Ce simple constat donne du sens à ce film qui permet de réhabiliter cette figure historique sur le plan sociétal et culturel et de lui rendre un bel hommage. Sans manichéisme ni misérabilisme, le cinéaste raconte la discrimination et le racisme ambiant à la fin du XIXe siècle et parle d’émancipation. En regardant Chocolat, on ne peut que tristement penser aux inégalités encore bien présentes dans notre société un siècle plus tard. On notera également un casting qui tient on ne peut mieux la route avec, notamment, un Omar Sy capable une fois encore de faire rire et d’émouvoir, accompagné d’un James Thiérrée - petit fils de Charlie Chaplin - plus qu’idéal et impeccable dans le rôle de l’acolyte. Plutôt plaisant et didactique, le film souffre en revanche de quelques longueurs à certains moments. Notamment la répétition des scènes de numéros de cirque, un peu lassante au final. Pas de quoi, pour autant, venir ternir l’ensemble de ce biopic, qui devrait aisément séduire un public familial.
Mathieu Perrichet