Cornélius, le meunier hurlant

Genre : Comédie dramatique
Sortie le : 02/05/2018 (01H47)
Réalisateur : Yann Le Quellec
Acteurs : Bonaventure Gacon, Anaïs Demoustier, Gustave Kervern…

Un beau jour, un village du bout du monde voit s'installer un mystérieux visiteur, Cornelius Bloom, qui aussitôt se lance dans la construction d'un moulin. D’abord bien accueilli, le nouveau meunier a malheureusement un défaut: toutes les nuits, il hurle à la lune, empêchant les villageois de dormir. Ces derniers n’ont alors plus qu’une idée en tête : le chasser.  Mais Cornelius, soutenu par la belle Carmen, est prêt à tout pour défendre sa liberté et leur amour naissant.

Bande Annoncehttps://www.youtube.com/watch?v=H0tVBMVL7SQ



Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 04/06/2018

Le meunier qui ne dormait pas

Après avoir réalisé deux moyens métrages (Je sens le beat qui monte en moi et Le Quepa sur la Vilni), le cinéaste et auteur de bandes dessinées Yann Le Quellec livre, avec Cornelius, le meunier hurlant, une comédie dramatique déroutante. Un beau jour, un homme arrive dans un village isolé pour en devenir le meunier. Accueilli avec enthousiasme, ce dernier s’attire pourtant vite les foudres de ses nouveaux voisins lorsqu’il se met à hurler à la lune chaque nuit. Dès lors, les choses s’enveniment. D’autant plus que l’amour s’en mêle. Si le pitch de ce film inspiré d’un roman finlandais laisse déjà présager d’une histoire originale, le rendu à l’écran se révèle pour le moins déconcertant. Ce long métrage singulier qui emprunte les codes du western, du conte, de la fable, du théâtre burlesque et du cirque annonce la couleur dès les premières secondes. Jusqu’au générique de fin, Yann Le Quellec immerge le spectateur dans une oeuvre foisonnante et fantasque, à mille lieues d’un cinéma conventionnel auquel le public est souvent habitué. Une sorte de remake improbable du Petit chaperon rouge, dont l’étrangeté peut s’avérer perturbante, sans toutefois aller jusqu'à en retirer tout intérêt. Sur la forme, le cinéaste ose proposer quelque chose d’audacieux qui a le mérite d’être créatif. Au-delà de cet univers onirique, à travers cette histoire, Cornelius, le meunier hurlant aborde en deuxième lecture des thématiques d’actualité : l’acceptation de l’autre, de la différence, la liberté. Par ailleurs, donnant la réplique à Anaïs Demoustier et Gustave Kervern, le circassien Bonaventure Gacon, pour son premier rôle au cinéma, réalise une véritable performance d’acteur. Une chose est certaine, qu’il enchante ou qu’il rebute, ce premier long métrage de Yann Le Quellec donne clairement du grain à moudre.                      

Mathieu Perrichet


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