Un homme, une femme.
Un directeur de prison, sa détenue.
Un amour impossible.
L'amour a ses raisons…
Après Juliette, le jeune réalisateur Pierre Godeau livre, avec Eperdument, son deuxième long métrage. Celui-ci est inspiré du roman Défense d’aimer, de Florent Gonçalves, qui se base sur l’histoire vraie d’un amour entre une détenue et un directeur de prison. Si, dans la réalité, cette idylle peu conventionnelle et réprouvée par la morale avait à voir avec un crime monstrueux et bien connu de tous - l’affaire Ilan Halimi, la prisonnière concernée étant la jeune femme ayant servit d’appât pour kidnapper le jeune homme -, le cinéaste a préféré passer sous silence ce fait divers sordide pour se concentrer essentiellement sur la relation impossible entre deux êtres qu’a priori tout oppose. Le thème de l’amour passionné et interdit a beau être vieux comme le monde, il inspire, fascine et fonctionne néanmoins toujours. Et pour incarner ce couple, Pierre Godeau n’a pas fait dans la dentelle puisqu’il s’est attaché les services de deux comédiens césarisés en 2014 : Adèle Exarchopoulos et Guillaume Gallienne. Un duo sur le papier aussi improbable que celui qu’ils interprètent à l’écran. Mais force est de constater que cela fonctionne. On se laisse séduire et toucher par ces personnages. Comme à son habitude, Adèle Exarchopoulos dégage une présence sexuelle incroyable tandis que Guillaume Gallienne surprend agréablement en se glissant dans un rôle auquel il nous avait jusqu’alors peu habitué. Une sorte de conte qui apporte une réflexion sur la passion et la raison, l’amour et la morale… Forcément parlant !
Mathieu Perrichet