Grave

Genre : Epouvante-horreur
Sortie le : 15/03/2017 (01H38)
Réalisateur : Julia Ducournau
Acteurs : Garance Marillier, Ella Rumpf, Rabah Naït Oufella…

Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Interdit aux moins de 16 ans
Bande Annonce : http://grave-lefilm.com

 



Critique

Par Mathieu Perrichet - posté le 28/02/2017

Sang pour sang

A l’heure où les végétariens, végétaliens et autres vegans semblent envahir la planète comme une armée de zombies en manque de tofu, ce long métrage horrifique - franco-belge - tombe à pic. Petite précision néanmoins : que l’on ait ingurgité un bol de quinoa ou un gros steak avant la séance, mieux vaut avoir l’estomac bien accroché. Car oui, ce film, sans être foncièrement gore, remue les trippes. A mettre au crédit de la jeune réalisatrice Julia Ducournau, Grave plonge le spectateur dans une école vétérinaire à la rentrée, lorsque les petits nouveaux doivent subir, sans piper mot, les affres du bizutage. Dans leur rang, une jeune femme végétarienne, pour qui l’épreuve de dégustation de rein de lapin va radicalement changer l’existence. Et quelque peu bouleverser la vie estudiantine par la même occasion. A la façon des super héros, cet acte fondateur - en apparence insignifiant - va déclencher chez elle une métamorphose radicale. Mais plutôt du côté obscur de la force. De jeune fille modèle bien sous tout rapport, l’étudiante se transforme sous nos yeux, de façon inquiétante, en une sorte de freak, de furie, de prédatrice obnubilée par la chair et le sang. Crescendo, la cinéaste fait monter la pression. Et à la moitié du film, on bascule dans une dimension totalement creepy. Les quelques moments de légèreté s’amenuisent pour ne laisser place qu’à une atmosphère pesante, étrange, glauque, pour ne pas dire carrément malsaine. Impossible de ne pas se sentir mal à l’aise face à des scènes aussi déroutantes qu’écoeurantes. Mais, pas question non plus de faire un étalage d’abomination à l’écran. Plutôt que l’horreur visuelle, c’est l’aspect psychologique qui est intelligemment mis en avant dans ce film rythmé, efficace et surprenant, qui fait le job. Morale de l’histoire : si vous apercevez un végétarien sur le point de manger un bout de viande, fuyez car ça pourrait dégénérer en Cannibal Holocaust. Et réfugiez-vous plutôt au ciné voir ce film par exemple. Un conseil réservé à un public averti toutefois !     

Mathieu Perrichet


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