L'Idéal

Genre : Comédie
Sortie le : 15/06/2016 (01H30)
Réalisateur : Frédéric Beigbeder
Acteurs : Gaspard Proust, Audrey Fleurot, Anamaria Vartolomei...

L'ancien concepteur-rédacteur Octave Parango de « 99 francs » s'est reconverti dans le "model scouting" à Moscou. Cet hédoniste cynique mène une vie très agréable dans les bras de jeunes mannequins russes et les jets privés de ses amis oligarques... Jusqu'au jour où il est contacté par L'Idéal, la première entreprise de cosmétiques au monde, secouée par un gigantesque scandale médiatique.
Notre antihéros aura sept jours pour trouver une nouvelle égérie en sillonnant les confins de la Russie post-communiste, sous les ordres de Valentine Winfeld, une directrice visuelle sèche et autoritaire.
Entre les réunions de crise à Paris, les castings à Moscou, une élection de Miss en Sibérie, une fête chez un milliardaire poutinien et une quête des "new faces" aux quatre coins de l'ex-URSS, le fêtard paresseux et la workaholic frigide vont apprendre à se supporter et peut-être même à se sauver.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Y0-g39c02-s



Critique

Posté le 08/06/2016

Parce qu'il le vaut bien

Après L’amour dure trois ans, Frédéric Beigbeder passe de nouveau derrière la caméra afin de réaliser l’adaptation cinématographique d’un autre de ses romans intitulé Au secours pardon. Renommé L’Idéal pour sa version en salles obscures, il s’agit d’une sorte de suite de 99 francs puisque l’on y retrouve le personnage d’Octave Parango incarné non plus par Jean Dujardin mais par Gaspard Proust, le nouvel alter ego sur grand écran de Beigbeder. Fidèle à lui-même et à son univers, le romancier-cinéaste-sale gosse délivre une comédie pleine de cynisme à l’humour caustique dont il a fait sa signature. Et après avoir dézingué en bonne et due forme le monde de la publicité, c’est au tour  de la beauté et de la mode d’en prendre pour leur grade à travers, notamment, son protagoniste principal chasseur de mannequins aussi hédoniste que sarcastique. Ou encore la PDG transgenre totalement barrée de la plus grande entreprise de cosmétique au monde, interprétée par Jonathan Lambert. De l’alcool, de la drogue, des femmes dénudées et quelques punchlines bien senties, tous les ingrédients chers à Beigbeder pour réaliser un bon cocktail sont réunis. On relèvera également un soin particulier apporté à l’esthétique visuelle et à la musique qui ne sont pas sans rappeler l’ex-vie de publicitaire du réalisateur. Semblable à une sorte de long trip sous acide, L’Idéal séduira sans nul doute, au moins, les fans de Frédéric Beigbeder tant il n’y a pas tromperie sur la marchandise.

Mathieu Perrichet

Toundra, sex and drugs

C’est dans la profession de model "scout" que l’on retrouve le protagoniste de 99 francs, Octave Parango, l’ancien publicitaire renommé. Si son visage a changé, le personnage est comme Jean Dujardin l’avait laissé; il reste le connard plein aux as qu’on adore détester. Avec une réalisation psychédélique qui n’est pas sans rappeler le film de Jan Kounen, L’Idéal arbore un humour acerbe qui saura arracher quelques rires aux fans. Le portrait qui y est fait du monde de la beauté n’est guerre plus flatteur que celui que l’auteur nous avait offert de la publicité. Entre la drogue, l’alcool, les femmes nues et les dépenses pharaoniques propres au milieu, L’Idéal est placé sous le signe de l’excès. Ce n’est pas pour déplaire aux personnages loufoques de la comédie qui, eux, tiennent leurs rôles de façon aussi crédible que décalée. En remettant son roman au goût du jour, Beigbeder colle aux codes actuels tout en exprimant sa volonté de les abolir… Idéologie sincère ou morale hypocrite ? Ce qui est sûr, c’est que ce film irrévérencieux remplit son contrat sans toutefois nous réserver de grande surprise.

Florine Le Moine


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