Genre : Comédie
Sortie le : 28/02/2018 (01H47)
Réalisateur : Dany Boon
Acteurs : Dany Boon, Laurence Arné, François Berléand…
Valentin D. et Constance Brandt, un couple d’architectes designers en vogue préparent le vernissage de leur rétrospective au Palais de Tokyo. Mais ce que personne ne sait, c’est que pour s’intégrer au monde du design et du luxe parisien, Valentin a menti sur ses origines prolétaires et ch'tis. Alors, quand sa mère, son frère et sa belle-sœur débarquent par surprise au Palais de Tokyo, le jour du vernissage, la rencontre des deux mondes est fracassante. D’autant plus que Valentin, suite à un accident, va perdre la mémoire et se retrouver 20 ans en arrière, plus ch’ti que jamais !
20,5 millions d’entrées, forcément ça donne des ailes et des idées. Et même si chaque film que Dany Boon réalise dorénavant semble automatiquement se transformer en pactole cinématographique, il était évidemment tentant de reprendre la bonne vieille recette Ch’ti. Ne dit-on d’ailleurs pas que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures… Aussi, afin de souffler en bonne et due forme les 10 bougies du plus gros succès du « 7e art » français devant La Grande Vadrouille et 2e meilleur scoreur au box-office tricolore derrière Titanic - Bienvenue chez les Ch’tis pour ceux que l’on aurait égaré en route ou qui sortirait d’un long coma -, le cinéaste du Nord en remet une couche avec La Ch’tite famille. Ou l’histoire de Valentin, un architecte en vogue que le tout Paris s’arrache mais qui a renié ses racines et pour qui le retour de bâton va s’avérer un tantinet brutal. Malgré la présence une fois encore au casting du grand manitou Ch’ti himself, de Line Renaud et Guy Lecluyse, cette comédie n'a donc rien d'une suite. Et se situe à des années lumière de l'efficacité de son aînée. Car qu’on l’assume ou non, peu d’entre nous étaient restés de marbre devant le premier opus nordiste. Face aux situations potaches, aux facéties des personnages, aux scènes devenues cultes, il faut avouer qu’on se laissait prendre au jeu. Et plutôt deux fois qu’une. Un potentiel que l’on ne retrouve pas dans ce nouveau long métrage poussif et qui sent un peu trop le réchauffé. La présence de Valérie Bonneton, Laurence Arné, François Berléand ou encore Pierre Richard - sans compter une floppée de guests à qui DB avait du promettre une apparition (Kad Merad, Arthur, Claire Chazal, Pascal Obispo, etc) - n'y changeant rien. Même si l’on sourit parfois, aucune crainte de risquer un claquage des zygomatiques. A la limite, on se laisse davantage « attendrir » - c'est un bien grand mot - par un scénario pas spécialement original mais qui fonctionne en jouant sur la corde sensible de la famille et des origines. Alors certes, nous pourrions aisément casser du sucre sur le dos de ce film, mais nous n’en retirerions aucune satisfaction. En fait, La Ch’tite famille n’est pas un chef d’œuvre, ni même une bonne comédie, mais l’on n’est pas non plus confronté à la réalisation déprimante à laquelle il était légitime de s’attendre – peut être cette indulgence est-elle une conséquence du nombre toujours plus important, chaque année, de films hexagonaux à être capable de faire se retourner les frères Lumière dans leur tombe ? Sur l'échelle des Ch'tis, pour situer la chose, ce film se situe tout de même quelques échelons au-dessus de l’émission de/pour lobotomisés diffusée sur la chaîne NRJ12... Mais il ne vaut pas plus le coup que l'on dépense un ticket de cinéma pour le voir. Attendre que celui-ci soit diffusé à la télé est certainement une excellente idée. Dans tous les cas, sans pouvoir prédire l’étendue du succès de ce nouvel opus signé Dany Boon, nul doute que les salles de ciné devraient suinter le maroilles un bon bout de temps cet hiver.
