Christian est un père divorcé qui aime consacrer du temps à ses deux enfants. Conservateur apprécié d’un musée d’art contemporain, il fait aussi partie de ces gens qui roulent en voiture électrique et soutiennent les grandes causes humanitaires. Il prépare sa prochaine exposition, intitulée « The Square », autour d’une installation incitant les visiteurs à l’altruisme et leur rappelant leur devoir à l’égard de leurs prochains. Mais il est parfois difficile de vivre en accord avec ses valeurs : quand Christian se fait voler son téléphone portable, sa réaction ne l’honore guère… Au même moment, l’agence de communication du musée lance une campagne surprenante pour The Square : l’accueil est totalement inattendu et plonge Christian dans une crise existentielle.
Bande Annonce : http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19571770&cfilm=248683.html
Palme d'Art
Palme d’or lors du dernier Festival de Cannes, The Square, la satire sociale du Suédois Ruben Östlund a de quoi déconcerter. A travers les tribulations d’un conservateur de musée d’art de Stockholm - quarantenaire séducteur-père célibataire-roulant en Tesla, à la vie bien réglée et semble t-il policée mais dont un événement va venir chambouler l’univers -, le réalisateur s’interroge sur nos sociétés embourgeoisées et perdues où la mise en scène et la maîtrise de tout règnent selon lui. Dans son film, l’absurdité de l’art contemporain qu’il dépeint vient souligner, mettre en relief son propos avec humour et un sens de la provocation dont le réalisateur de Snow Therapy (2014) est friand. A travers une installation artistique représentant un simple carré au sol, il livre une réflexion sur l’altruisme, l’humanisme et incite à réévaluer les valeurs de notre monde occidental. Une comédie amère et sévère, pour le moins insolite et conceptuelle qui pointe donc du doigt les incongruités de nos sociétés via un amoncellement de scénettes plus ou moins saugrenues, surprenantes et drôles pour la plupart. Original par sa forme, The Square recèle en lui les défauts de ses qualités puisque si l’essentiel du film est efficace, interpelant comme attendu le spectateur, il finit par se perdre dans une surabondance d’idées et d’intentions. Aussi, peu à peu, le propos du film devient plus fastidieux, compliqué à saisir avec une fin perturbante et déconcertante. Une conclusion qui paraît qui plus est interminable. Œuvre originale étonnante dans laquelle l’art interroge le monde et les responsabilités de chacun, ce long métrage suédois ne manque pour autant pas d’intérêt mais aurait sans doute mérité plus de simplicité. Ou un mode d’emploi peut être… Un film à vivre comme une expérience à la manière d’une œuvre d’art contemporaine en somme.
Mathieu Perrichet