Serge est l’un des meilleurs vendeurs de France. Depuis 30 ans, il écume les zones commerciales et les grands magasins, garantissant à ses employeurs un retour sur investissement immédiat et spectaculaire. Il a tout sacrifié à sa carrière. Ses amis, ses femmes et son fils, Gérald, qu’il ne voit jamais. Et sa santé. Quand Gérald vient lui demander un travail pour financer les travaux de son futur restaurant, Serge hésite puis accepte finalement de le faire embaucher comme vendeur. Contre toute attente, Gérald se découvre un don.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=X12EqWQP92g
Ton univers impitoyable
A côté du monde de la vente dépeint par Sylvain Desclous à l’occasion de son premier film, Dallas pourrait s’apparenter au pays des Bisounours. Dans Vendeur, le cinéaste dresse le portrait d’un homme qui excelle dans la profession et dont les dents de carnassiers, aussi longue que le bras, n’ont rien à envier au plus grand des prédateurs. Ce film social acerbe, dévoile l’envers du décor d’un métier qui s’apparente, à l’écran, à un véritable univers de requins. Cynique et peut être un peu caricatural, ce long métrage n’en est pas moins efficace quand il s’agit de dénoncer certain maux de notre époque dans laquelle la course à la performance, le travail, le pouvoir, la réussite et l’argent… qui ont tendance à prendre le pas sur les relations humaines et familiales. Quitte à se perdre en chemin. Sombre, parfois pesant mais terriblement humain, de par les excès et les failles des personnages, Vendeur s’appuie sur un casting (Pio Marmai, Pascal Elso, Sara Giraudeau…) impeccable. Gilbert Melki y délivre notamment une prestation de haut vol pour laquelle il serait difficile de ne pas tarir d’éloges. Une plutôt bonne affaire en somme, comme dirait certains…
Mathieu Perrichet