People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 03/10/2016

Rencontre avec Alexandre Castagnetti et Héloïse Martin

Le réalisateur Alexandre Castagnetti s’essaie au genre du teen movie avec Tamara, adapté de la BD éponyme, dans lequel la néo-comédienne Héloïse Martin tient le premier rôle.

Pourquoi avoir eu envie d’adapter cette BD sur grand écran ?
Alexandre Castagnetti : En fait, à l’origine, je ne connaissais pas du tout cette BD belge du dessinateur Darasse. C’est la productrice du film qui m’en a parlé et j’ai d’abord pensé que ce n’était pas pour moi car très jeune. Finalement, en m’y intéressant de plus près, j’ai trouvé les personnages attachants et les sujets abordés intéressants.

A quel point êtes-vous resté fidèle à la BD ?
Alexandre Castagnetti : J’ai eu une grande liberté d’adaptation et on m’a même encouragé à me sentir dégagé de toute contrainte. Du coup, j’ai mis pas mal de choses personnelles, que ce soit des choses vécues étant ado ou des trucs du père de famille que je suis. D’ailleurs, la personne qui joue la petite sœur de Tamara n’est autre que ma propre fille. J’ai également ajouté des personnages comme celui de la voisine, ainsi que quelques fantaisies visuelles. Ce qui importait le plus était de rester fidèle à l’esprit de la BD. A priori, j’y suis parvenu car le dessinateur m’a dit qu’il n’aurait pas pu rêver mieux comme adaptation.

Comment avez-vous déniché Héloïse Martin qui incarne Tamara ?
Alexandre Castagnetti : Trouver la comédienne qui allait incarner Tamara était évidemment le gros enjeu du film. Il y a donc eu un important casting durant lequel j’ai rencontré de très nombreuses filles rondes et lorsque j’ai vu Héloïse, cela m’a paru être une évidence. Elle a le caractère, la fragilité, la joie de vivre, l’enthousiasme et cette finesse de jeu qu’il me fallait.

Et vous Héloïse, qu’est ce qui vous a séduit dans ce personnage ?
Héloïse Martin : Déjà, j’avais auparavant passé de nombreux castings sans succès, alors lorsque j’ai vu que l’on recherchait une jeune fille ronde pour un film, j’ai sauté sur l’occasion. Puis, lorsque j’ai lu le scénario, et les BD, j’ai eu un coup de cœur pour Tamara. C’est une héroïne différente de celle que l’on a l’habitude de voir et je me suis vraiment reconnue en elle, par rapport aux choses qu’elle vit. Il fallait absolument que j’incarne ce personnage qui s’apparentait à une sorte de double de moi.

On retrouve également au casting une Sylvie Testud étonnante…
Alexandre Castagnetti : Sylvie Testud, c’est une surprise pour moi d’avoir pu l’avoir dans mon film car je l’associe davantage au drame, à des personnages torturés. C’est une comédienne que j’admire et elle est maman d’ado donc elle s’est reconnue dans ce personnage et a été parfaite. Ca a été une énorme rencontre.

Comment définiriez-vous votre film ?
Alexandre Castagnetti : C’est un film familial qui permet de discuter de sujets pas toujours évidents à aborder entre enfants et parents. Cela peut créer le débat autour de l’école, de la sexualité, de la drogue, des réseaux sociaux, de l’apparence… Le cinéma sert aussi à ça.

Les teen movies sont rares en France, quelles ont été vos références pour ce film ?
Alexandre Castagnetti : Dans ma tête, l’envie que j’avais était de faire La Boum 2.0. C’était clairement ma référence première. Il s’agit d’un film culte et d’une comédie générationnelle qui m’a marqué. Puis, toutes les comédies romantiques du style Le Journal de Bridget Jones, Coup de foudre à Notting Hill… m’ont également servi de modèles dans le sens où ce sont des films avec lesquels j’ai grandi, qui m’on marqué d’une manière ou d’une autre. Comme dans ces comédies, j’ai empilé les clichés mais j’assume et j’en ai joué.

Comment cela s’est passé avec tous ces jeunes sur le plateau ?
Alexandre Castagnetti : Même s’ils ne sont pas encore vraiment connus, qu’ils n’en sont qu’à leur début, ce sont tous des jeunes qui veulent en faire leur métier. Ils sont motivés et ne se sont pas retrouvés là par hasard. Ils ont l’envie et déjà le côté pro. On sentait chez eux une détermination, une implication. Pour un réalisateur, c’est super agréable.
Héloïse Martin : Une vraie complicité est née avec les autres comédiens. On a créé des liens très forts. Il y avait un peu un côté colonie de vacances.
Alexandre Castegnetti : Il y avait un petit côté troupe durant ce tournage qui n’était pas déplaisant.

Héloïse, que ressortez-vous de cette première expérience de comédienne ?
Héloïse Martin : J’ai toujours voulu être comédienne, j’ai vraiment ça en moi. J’ai donc fait des études dans ce sens là, j’ai bossé dans presque tous les secteurs du cinéma, j’ai passé beaucoup de casting et enfin, j’ai un premier rôle. Ca a été une expérience géniale et j’espère que ce n’est qu’un début, que maintenant ça va vraiment démarrer.

Une suite est-elle envisageable ?
Alexandre Castegnetti : Si ce film fonctionne, je pense que c’est une possibilité. Avec de tels personnages, il y a matière à raconter d’autres histoires.

Propos recueillis par Mathieu Perrichet

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