Avec L’odeur de la mandarine, le cinéaste Gilles Legrand signe un mélodrame dans lequel l’amour et la passion s’inscrivent comme un remède contre la mort et la solitude omniprésentes durant la première guerre mondiale.
Quelle est la genèse de ce film ?
Gilles Legrand : Cela faisait longtemps que je voulais écrire un film autour du désir, d’une histoire d’amour où l’animalité des pulsions humaines se retrouverait au cœur de l’intrigue. J’avais envie d’évoquer cette animalité de manière poétique et métaphorique.
D’où la présence du cheval et la métaphore filée avec le cerf ?
Gilles Legrand : Exactement. Le cheval est un animal qui me fascine et par sa présence, j’ai pu illustrer de façon métaphorique la relation tumultueuse entre Charles et Angèle. Quant au cerf, il représente la virilité, c’est le roi de la forêt. Il est une métaphore du personnage de Charles. Mais en fait, c’est avant tout un élément poétique que j’ai du mal à m’expliquer à moi-même.
Pourquoi avoir inscrit votre intrigue en 1918 ?
Gilles Legrand : Durant cette période, la mort était tellement présente que le besoin d’amour, de désir, de tendresse entre un homme et une femme se faisait ressentir de manière exacerbée. C’est un point qui m’intéressait.
Olivier Gourmet, qu’est ce qui vous a séduit dans ce film ?
Olivier Gourmet : La première fois que j’ai lu le scénario, je suis aussitôt tombé amoureux de cette femme. Son discours, sa manière d’agir, sa franchise, sa position m’ont séduit. Lorsque l’on peut aller chercher dans les âmes humaines, cela me plaît et ça changeait de ce que l’on m’avait auparavant proposé. La question du désir, avec la guerre en toile de fond, m’intéressait également. Malgré le contexte, il y a beaucoup d’humour, de légèreté, d’espoir dans les dialogues.
Et vous Hélène Vincent, qu’est ce qui vous a donné envie d’accepter ?
Hélène Vincent : Tout m’a plu dans le scénario que j’ai lu de manière haletante. C’est une histoire pleine d’humanité, tournée vers la vie et j’aime ça. Je n’ai donc pas hésité une seule seconde. Finalement, c’est plus le scénario que mon personnage en lui-même qui m’a séduit.
Votre film est présenté comme féministe par certains…
Gilles Legrand : En effet, j’ai entendu ça. Ce n’était pas mon intention de départ mais j’accepte ce point de vue et peux le comprendre. Le personnage d’Angèle est fort. C’est une femme moderne qui ne se laisse pas faire. Le fait que je me sois inspiré de deux films réalisés par des femmes et centrés sur des personnages féminins - La Leçon de piano de Jane Campion et Lady Chatterley de Pascale Ferran – n’y est sans doute par pour rien.
Mathieu Perrichet
Eté 1918. La guerre fait rage pour quelques mois encore, mais pour Charles et Angèle, elle est déjà finie. Lui, y a laissé une jambe et elle, vient de perdre au front son grand amour.