People/Cinema - Par Mathieu Perrichet - posté le 17/12/2018

Rencontre avec Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Kamel Guenfoud et Julien Arruti

Avec la simplicité, la décontraction et la bonne humeur qui les caractérisent depuis leurs débuts, Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien Arruti et le « petit » nouveau de la bande, Kamel Guenfoud, sont revenus sur leur ambitieuse adaptation de Nicky Larson, héros de toute une génération.

Pourquoi avez-vous choisi d’adapter, en particulier, Nicky Larson au cinéma ?
Philippe Lacheau : Nous sommes fans de plein d’autres dessins animés, d’autres mangas de cette époque. Mais, ce qui est chouette avec Nicky Larson, c’est que c’est carrément plus simple à adapter qu’un Cobra ou un Dragon Ball Z. Il était plus facile d’intégrer cet univers dans notre monde et notre époque. 
Julien Arruti : C’est bien beau cette explication, sauf que la vérité c’est que Nicky Larson adore les femmes et que ça plaisait bien à Philippe d’incarner un tel personnage séducteur, entouré de jolies filles tout au long du film… Sinon, ce dessin animé, c’est un kiff commun. C’est générationnel. On était tous fans. C’était donc cohérent que l’on adapte celui-ci. 

Vous a t-il fallu le feu vert du créateur japonais de la série animée ?
Philippe Lacheau : Tsukasa Hojo, le créateur de Nicky Larson, avait un droit de regard sur le scénario. Ce qui signifie que si ça ne lui plaisait pas, le film ne se faisait tout simplement pas. Je me suis donc rendu au Japon - ce qui a été une super expérience - ultra fébrile. J’ai attendu deux jours en me disant que c’était mort. Puis finalement, il a été convaincu. En fait, nous avons repris son univers mais écrit une histoire originale et il m’a dit qu’il aurait aimé avoir lui-même l’idée de Nicky Larson et le Parfum de Cupidon. C’est canon. Après cela, il a pu voir le résultat et il a vraiment aimé. Sa femme également, ce qui est visiblement bon signe m’a t-on dit. Ce qui me tenait à cœur, c’était de ne pas le trahir et a priori le pari est réussi, donc je suis ravi. Au final, le film doit aussi sortir au Japon et il y a une réelle attente, un vrai engouement là-bas. Elodie Fontan reçoit déjà des lettres de fans… En tout cas, c’est un rêve de gosse d’avoir pu faire cette adaptation. J’ai adoré. On s’est éclaté. 

Outre Nicky Larson, vous multipliez les références aux années 90… Nostalgiques ?
Philippe Lacheau : Ce film est clairement une déclaration d’amour à notre enfance. C’est une adaptation de Nicky Larson mais avec effectivement plein de clins d’œil à de nombreux autres dessins animés de l’époque : Olive et TomLes Chevaliers du Zodiac, etc. Dorothée fait aussi une apparition. Cela étant, le public plus jeune qui nous suit et n’a pas connu Nicky Larson et les années 90, qui ne comprendra pas forcément toutes les références cachées ci et là, pourra malgré tout kiffer le film car ils retrouveront notre humour, celui de Babysitting
Julien Arruti : Peut être que l’on peut distinguer une certaine forme de nostalgie, même si ce n’est pas vraiment mon genre. On est surtout heureux parce qu’on se dit qu’on a eu la chance de vivre cette époque. On voulait donc lui rendre un bel hommage.
Philippe Lacheau : En gros, c’est un film hommage à toute notre génération, qui ambitionne aussi de plaire aux plus jeunes, avec un autre niveau de lecture basé sur notre humour habituel.

Il y a Dorothée, mais aussi Pamela Anderson…
Philippe Lacheau : Nicky Larson a émergé dans les années 90 et Pamela Anderson était alors une icône planétaire. C’était donc cohérent de la faire jouer dans le film. D’autant que Nicky aime particulièrement les femmes.
Julien Arruti : Ca a été un super moment dans ma vie de jouer avec Pamela Anderson. Pour la scène avec elle, j’ai du prendre du gras - j’en avais déjà un peu je l’admets - et apprendre à faire du pole dance. Pour tout avouer, au départ, j’étais un peu perdu de me retrouver collé à elle. Ce n’est pas rien. Mais c’est quelqu’un de très gentil. Elle est vraiment rigolote.
Philippe Lacheau : Il faut tout de même préciser aux gens que Julien est co-scénariste du film donc il s’est bien fait plaisir au moment d’écrire la scène qu’il joue avec Pamela…

Une fois de plus, on retrouve la même bande et quelques guests ?
Philippe Lacheau : Malheureusement oui, on retrouve la même bande habituelle. Je suis un peu obligé en fait. Puis, avec toujours quelques guests en effet. Didier Bourdon, on l’aime fort donc on voulait qu’il revienne après Alibi.com. Pareil pour Gérard Jugnot qu’on aime d’amour et que l’on retrouve après Babysitting. Audrey Lamy, Chantal Ladesou, et d’autres nous ont également fait le plaisir de passer pour un petit caméo. Sinon, il s’agit de la première apparition au ciné de Kamel Guenfoud et on est très content, très fier, de l’avoir avec nous. On cherchait, pour incarner Mammouth, un mec bien baraque mais ça n’existe pas dans le cinéma français. En fait, c’est Mouloud Achour qui nous l’a présenté. Il vient des sports de combat et on espère vraiment qu’il va désormais avoir la même carrière que Dwayne « The Rock » Johnson. 
Kamel Guenfoud : Ça a été une super expérience. J’ai eu la chance de démarrer très fort avec une équipe vraiment top. Maintenant, j’espère que ça va continuer. J’ai d’ores et déjà d’autres projets au cinéma.
Philippe Lacheau : Pour être honnête, pour mes scènes de baston contre Kamel, j’avais très peur. Je flippais qu’il me touche vraiment car dans les sports de combat qu’il fait, c’est quand même ça le but. Il faut toucher l’adversaire. J’avais peur du coup que ses réflexes reprennent le dessus et qu’il me défonce. Finalement, ça s’est bien passé. Les chorégraphies sont top, hyper réalistes. On a même l’impression parfois que je l’éclate.
Tarek Boudali : Personnellement, je trouve qu’Elodie Fontan est vraiment super. Dans chaque film, je trouve qu’elle est la meilleure d’entre nous. Et particulièrement dans celui-ci.
Philippe Lacheau : Ouais ! C’est pour ça qu’elle n’était pas dans ton film !
Tarek Boudali : La réalité est toute autre. En fait, elle devait bien jouer dans Epouse-moi mon pote, mais elle devait incarner ma petite amie. Sauf que ça l’a fout mal d’embrasser la copine d’un de ses meilleurs potes. Car comme tout le monde le sait Elodie et Philippe sont en couple dans la vraie vie. D’ailleurs, lorsque j’en avais parlé à Philippe, il avait un peu sursauté… Cela dit, je ne désespère pas de le convaincre pour un prochain film…
Philippe Lacheau : On fait tout de même un métier bizarre. Ça arrive pas souvent qu’un pote te dise : « Tiens, est-ce que je peux galocher ta meuf ? Mais c’est payer t’inquiète ».

Tarek Boudali, votre personnage existait-il dans l’univers de Nicky Larson ?
Tarek Boudali : Pas du tout. Mon personnage est une pure création des scénaristes et ils m’ont bien gâté. C’est une petite revanche de Philippe Lacheau qui a voulu m’allumer après Epouse-moi mon pote. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Je me vengerai à mon tour dans le prochain film. Je vais leur faire la misère. Après, si on y regarde bien, mon personnage est dérangeant et dérangé, il est un peu fou mais aussi attachant.

Comme avec vos films précédents, voire peut être même plus dans celui-ci, vous enchaînez les gags comme certains enfilent les perles…
Philippe Lacheau : C’est une comédie d’action, donc avant tout une comédie. Le but premier est alors de faire rire les gens donc on essaie de mettre le paquet. Mais, contrairement à nos films précédents, il y a aussi de l’action - avec notamment des scènes de baston super modernes -, et de l’émotion. Cela apporte un plus. Ce mélange des genres a été génial à faire.

Etait-ce volontaire de brouiller les pistes quant au lieu de l’intrigue ?
Philippe Lacheau : L’intrigue de Nicky Larson, à l’origine, se passe à Tokyo mais pour des raisons de budget c’était compliqué de tourner là-bas. Puis tous nos comédiens sont français, parlent français… Donc, dans un sens, cela aurait été étrange de se retrouver dans une ville japonaise où il n’y a que des Français… En fait, nous avons préféré imaginer une ville imaginaire, qui ne soit ni en France, ni au Japon. Une sorte de Gotham City à nous. 

Lorsque vous avez lancé ce projet, vous attendiez-vous à tant de critiques en amont ?
Philippe Lacheau : On ne savait pas du tout que ça allait déchaîner les passions comme cela. Mais, Sony, notre distributeur, qui distribue également Spiderman notamment, nous a confié que ce genre de choses était normal et arrivait à chaque fois que l’on touchait à un personnage de ce type. A chaque adaptation, il y a des gens qui se prennent pour des gardiens du temple, de plus grands puristes que les autres, et qui gueulent avant d’avoir vu le film. Tout ce dont j’ai envie, c’est que ces personnes aillent voir le film et que l’on en reparle après.

Aujourd’hui, vous comptez parmi les rois de la comédie française. Quelle est votre recette ?
Philippe Lacheau : Honnêtement, on n’a aucune règle. On écrit en mettant les choses qui nous plaisent. On ne calcule surtout pas.
Tarek Boudali : On fait les choses sincèrement avant tout. C’est pour les gens que l’on fait ça, pas pour nous. Puis, on ne se prend surtout pas pour les rois de la comédie.

Un Nicky Larson 2 est-il déjà dans les tuyaux ?
Philippe Lacheau : En tout cas, on a déjà plein d’idées pour un deuxième opus. On adorerait évidemment que ça se fasse. C’est l’éclate à faire. On écrit nos délires, avec des moyens ambitieux… Mais ça dépendra du public. Comme toujours. 

Quel sera le prochain film de la bande ?
Tarek Boudali : Ce sera le mien. Il s’agira d’un film sur un flic loser qui apprend qu’il va mourir dans deux semaines et qui décide de tout lâcher pour profiter au maximum des derniers jours qu’il lui reste. Pour cela, il emprunte une grosse somme d’argent à un caïd et part flamber à Vegas. Sauf que finalement le diagnostic était mauvais : il n’est pas mourant. Les emmerdes vont alors commencer pour lui… L'idée centrale est de dire aux gens : "profitez de la vie et osez faire ce que vous désirez vraiment". 

Propos recueillis par Mathieu Perrichet

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